À l’image de ce qui se faisait en France à la même époque, le roi Joseph Bonaparte imposa la création de nouveaux cimetières hors des enceintes des villes; celui-ci ouvrit ses portes en 1811.
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Cordoue compte aujourd’hui deux grands cimetières historiques, San Rafael (où reposent, entre autres, le matador Calerito et le peintre Julio Romero de Torres) et celui-ci, tous deux inscrits, comme douze autres nécropoles espagnoles, sur La Route Européenne des Cimetières (la France n’y est représentée que par le seul Père-Lachaise…).
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Discret, dissimulé en contrebas des larges boulevards qui ceinturent la ville historique, il offre son calme et ses beaux arbres au flâneur. Si on ajoute que l’entretien y est remarquable et qu’un des plus célèbres Andalous y repose, toute objection à s’y rendre doit être levée.
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L’endroit n’étant pas immense, on peut s’y promener pendant une heure avant de regagner l’Alhambra ou la Mezquita.
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Comme très souvent en Espagne, de nombreux défunts reposent dans des enfeux, ici alignés de façon spectaculaire contre les murs latéraux; dans le fond du cimetière se trouvent un petit carré musulman ainsi qu’un jardinet du souvenir agrémenté d’un minuscule bassin.
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C’est dans la partie centrale, côté droit, que repose le défunt le plus visité du cimetière : le légendaire matador Manolete (Manuel Laureano Rodríguez Sánchez) (1917-1947), considéré comme le père de la corrida moderne. Alors qu’il était au sommet de son art, il fut encorné dans les arènes de Linares par le taureau Islero dont une corne lui perfora l’artère fémorale (la tête d’Islero est désormais exposée dans un bar de Madrid).
Le sculpteur Amadeo Ruiz Olmos l’a représenté sous la forme d’un gisant (on notera que le nez proéminent de la statue a été brisé) en marbre de Carrare. Sa mère, Angustias Sánchez Martínez (1881-1980), qui faillit être centenaire, repose avec lui.

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On citera aussi la tombe de trois autres matadors d’exception :
Lagartijo (Rafael Molina Sánchez) (1841-1900), dont le surnom signifie « petit lézard », coiffée d’un bel ange signé Mateo Inurria.
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Guerrita (Rafael Guerra Bejarano) (1862-1941).
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Machaquito (Rafael González Madrid) (1880-1955).

Lagartijo, Guerrita, Machaquito et Manolete ont chacun reçu le titre de « Calife de la Tauromachie » accordé aux plus fameux matadors de Cordoue.

Les autres célébrités enterrées ici n’ont pas une notoriété internationale.
Citons :
José Cruz-Conde Fustegueras (1878-1939), officier (lieutenant-colonel d’artillerie) et homme politique, maire de Cordoue, organisateur et commisaire royal de l’Exposition Ibéro-américaine de 1929, gouverneur civil de Séville. un des bras droits du dictateur Primo de Rivera.
Rafael García Lovera (1825-1913), avocat, journaliste et homme politique.

De nombreuses grandes chapelles familiales ornent les différents secteurs (tous dédiés à un saint) de la nécropole. Ainsi, celles du marquis de Conde-Salazar (édifié par son épouse), de la famille López Cubero ou des marquis Del Merito.
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On imagine enfin combien était précieux jadis ce puits gardien de tant de vérités.

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Adresse :
Avenida Menéndez Pidal.

Horaires :
Du 1er février au 31 mars : 8h30-19h.
Du 1er avril au 31 août : 8h30-20h.
Du 1er septembre au 1er novembre : 8h30-19h30.
Du 2 novembre au 31 janvier : 8h30-18h.

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