Arrêt obligatoire pour les férus d’aviation : c’est ici que repose Joseph Le Brix (1897-1931), nom immense dans l’histoire du ciel de l’entre-deux-guerres.
Ce Breton réussit, en compagnie de Dieudonné Costes (inhumé à Paris, au cimetière de Passy, la première traversée de l’Atlantique sud, en 1927). Les deux hommes accomplirent, l’année suivante, le premier tour du monde avec escales.
Il composait avec Marcel Doret et René Mesmin l’équipage du Trait d’Union qui tenta en 1931 de rallier Tokyo depuis Paris sans escale. Après un échec, en Sibérie, dont ils réchappèrent tous les trois par miracle (Mesmin et Le Brix sautant en parachute et Doret parvenant à poser l’appareil), la seconde tentative, à bord du Trait d’Union II, fut, au-dessus de l’Oural, fatale à Mesmin et Le Brix, coincés dans l’habitacle tandis que Doret avait le temps de de sauter en parachute).
L’émotion fut à ce point considérable que des obsèques nationales furent célébrées. René Mesmin est inhumé au Père-Lachaise (89è division mais en 2è ligne ce qui rend son tombeau invisible à beaucoup) et Marcel Doret au nouveau cimetière de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)..
Le monument funéraire de Joseph Le Brix est, de loin, le plus spectaculaire de ce petit cimetière hérissé de croix, car protégé d’impressionnants aigles de bronze qui disent la gloire du défunt et gardent avec vigilance sa sépulture. Le père de Joseph Le Brix, Joseph-Marie Le Brix (1870-1963), officier des Équipages de la Flotte, qui fut maire de Baden de 1919 à 1945, repose avec son fils.
J’ai aussi relevé sur place l’épitaphe gravée sur la tombe, récente, d’un bébé : Aimer, c’est tout donner.
De Baden, je vous conseille de partir vers Le Bono, la commune voisine, où est enterré Bernard Moitessier.