Conçu par l’architecte François Poncelet et inauguré en 1951 par le président Vincent Auriol (inhumé à Muret), le mémorial de la Résistance de Chasseneuil-sur-Bonnieure a été érigé à l’initiative des membres survivants du maquis Bir Hacheim. Le monument, haut de 21 mètres et orné de nombreux bas-reliefs (signés Georges Guiraud, Raoul Lamourdedieu et Emile Peyronnet) exaltant la Résistance civile et militaire, offre la vision d’une croix de Lorraine encadrée par le « V » de la Victoire. Il domine la campagne et rappelle l’épopée de la Résistance charentaise.
À son pied, s’alignent 2255 tombes de soldats français (3 morts pendant la Première Guerre mondiale, 2026 morts durant la Seconde et 226 vides portant l’inscription In memoriam). Comme au Mont-Valérien, à Notre-Dame-de-Lorette ou à Fréjus, une crypte funéraire complète l’ensemble. Elle abrite les corps des 29 principaux chefs de maquis charentais.
Parmi eux :
Claude Bonnier (1897-1944), organisateur des maquis du sud-ouest de la France. Arrêté et emprisonné par la Gestapo, il se suicida dans sa cellule. Il fut fait Compagnon de la Libération à titre posthume. Un monument lui est dédié à Vibrac (Charente) et la route qui relie Vibrac à Chasseneuil-sur-Bonnieure porte son nom.
André Chabanne (1914-1963), un des créateurs du maquis de Bir Hacheim. Député de Charente de 1945 à 1946.
René Chabasse (1921-1944). Originaire de la région, il était chargé de préparer les atterrissages clandestins des résistants venus de Londres. Il accueillit ainsi Claude Bonnier et Pierre Brossolette. Abattu dans une rue d’Angoulême par un soldat allemand. Sa dépouille fut déposée ici en 1976, en même temps que celle de son frère Pierre, également résistant.
Bernard Lelay (1911-1975), qui dirigea le maquis de Chabanais. transféré ici en 1977.
Jacques Nancy (1912-1987), adjoint de Claude Bonnier, créateur en 1944 de la Section Spéciale de Sabotage, auteur de nombreux attentats dans la région.

Mémorial de Chasseneuil-sur-Bonnieure

On signalera que les cendres d’une des grandes figures de la Résistance charentaise, Hélène Nebout (1917-2014), à l’origine du maquis de Bir Hacheim avec André Chabanne et Guy Pascaud (qui offrit avec son père la colline où le Mémorial est érigé) ont aussi été déposées dans la crypte.
Le journal Sud-Ouest avait rencontré en 2012 cette femme d’exception.