Pas de célébrités sinon locales dans ce cimetière mais, au coeur de la ville, un ensemble harmonieux de tombeaux qu’il est agréable de visiter à la belle saison. Le responsable du lieu y travaille depuis longtemps et en parle en connaisseur. Au-delà des tombes, le regard s’attarde sur les installations portuaires et les chantiers navals.

Badelon Joseph (1837-1880), maire de La Ciotat, décédé en fonction. Grand obélisque coiffé d’une urne.

Barthélemy Emmanuel (1869-1923), syndicaliste, conseiller municipal, conseiller général. Dans la niche du monument, son buste par Marius Malau.

Benet (famille). Étrange chapelle d’angle aux allures de remise.

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Bourcier (famille). Sur un haut piédestal, statue de la Douleur au pied d’une croix et d’un crâne qui nous rappelle notre condition.

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Chima – La Porta (famille). Étonnante chapelle surmontée de deux ancres de marine.

Colombon Yvonne (+ 1927, à 22 ans). Jeune mère de famille inhumée, avec son fils, sous une statue de pleureuse.

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Costa S. (1871-1928), professeur de bactériologie.

Daniel Raymond (né en 1914) et son fils, Roger Daniel (né en 1945), assassinés lâchement le 26 janvier 1963. De la part de leur jeune (10 ans) fils et frère, ces mots gravés : Le souvenir amer du jour fatal où vous m’avez étés (sic) enlevés brutalement par lâcheté ne s’effacera jamais.

Delacour Victor (1825-1864), directeur des chantiers navals des Messageries impériales. Dans la même chapelle repose Gaston Moisson de Vaux (1875-1953), diplomate, ministre plénipotentiaire.

Mouton Eugène (1868-1928), maire de La Ciotat et conseiller général, sous une colonne brisée.

Peron (famille). La plus belle chapelle (1905) du cimetière, aux fines colonnes et aux pilastres ouvragés.

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Pezet (famille). Bel édifice avec en façade les photos des défunts (à côté, la chapelle de la famille Corce mérite aussi un regard).

Ricard Antoine (1834-1895), à l’édifiante épitaphe : Prélat de la Maison de S. S. Léon XIII / Vicaire général honoraire d’Aix / Chanoine d’honneur d’Aix, Marseille / Chambéry, Carcassonne et Bordeaux / Professeur à la Faculté de Théologie d’Aix.

Le monument aux morts est surmonté d’un bronze masculin où la virilité le disputerait presque à la lascivité.

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Un autre monument rend hommage aux soldats et marins morts entre 1914 et 1918.

La plus remarquable statue ressuscite un chasseur alpin (il m’en a rappelé d’autres vus à La Rochelle ou encore à Aigues-Mortes) :
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Des plaques au style naïf et coloré rappellent l’attachement de certains défunts à leur terroir méditerranéen :
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Près du bureau, l’ossuaire et l’emplacement où sont reléguées les plaques des tombes dites en déshérence :

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J’ai noté cette épitaphe :

Soyez heureux.
Les paroles peuvent être interprétées ou déformées.
Les actes eux restent les seuls critères d’amour envers les autres.
Je te rejoint
(sic) mon amour..

Et cette autre, sur le tombeau, en carreaux de faïence, d’un jeune homme mort à 21 ans en 1988 :

Que de déchirements
Pour nos êtres si chers
À d’autres qu’à nous-mêmes
Que de peine pour ceux
Qui n’en méritaient guère
Pour n’avoir su aimer
Qu’un seul parmi leurs frères

Ailleurs, cette déclaration :

Il a été mon père
Il a remplacé ma mère
Il fut mon compagnon
De chasse, de pêche,
De cueillette, et
Mon camarade dans le combat
Social et politique.

Pour les prénoms, Uranie et Clorinde m’ont paru dignes d’intérêt.

Enfin, la palme de l’originalité à ce passionné au tombeau d’acajou :

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Adresse :

Traverse du Cimetière (à partir de l’avenue de la Pétanque).

Horaires :

Du lundi au vendredi :
8h30 – 17h30 du 1er octobre au 31 mars
8h – 19h du 1er avil au 30 septembre

Les samedis, dimanches et jours fériés :
9h – 17h du 1er octobre au 31 mars
8h30 – 17h30 du 1er avril au 30 septembre