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Derrière un beau mur de vieilles pierres, un cimetière totalement ignoré des milliers de touristes qui visitent la cité historique d’où Saint-Louis partit pour les Croisades. Certes, pas de grand nom ici mais des alignements harmonieux de tombeaux surélevés et imposants que les familles entretiennent avec ferveur.

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Duval Raymond (1894-1955), général, commandant supérieur des troupes de Tunisie puis du Maroc. La controverse demeure sur son rôle, alors qu’il commandait la division de Constantine, dans les événements dits de Sétif (la répression sanglante d’une manifestation indépendantiste, le 8 mai 1945, prélude au soulèvement des Algériens contre la présence française). Mort pour la France aux commandes de son avion.

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Robert Jean (1911-2005), général de brigade.

Spiero Jean-Pierre (1937-2012), réalisateur de télévision, grand nom du petit écran, complice de Michel Drucker pendant des années (sa tombe est dans la partie récente du cimetière).

Vigne Etienne (1886-1914), soldat mort dans les Vosges durant la Première guerre mondiale et statufié taille réelle, debout, face à l’ennemi, en uniforme de chasseur alpin. Le monument le plus spectaculaire du cimetière.
Vos larmes sont bien amères
Oh parents chéris
Priez pour les victimes de la guerre
Car mon sang a coulé pour la Patrie

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Quant aux épitaphes, elles valent surtout par leur sincérité. J’ai ainsi relevé ce texte récent écrit par une jeune fille à son grand-père :

Au mois de juin, la maladie,
Et pourquoi lui ? Qui l’aurait dit ?

Cet homme au premier abord froid
Cependant un coeur gros com’ ça

Un papi qui était le mien
Cette personne toujours bien
Pourtant le destin l’a frappé
Ensuite tout s’est aggravé

Une tumeur au cerveau puis…
Plus rien. Que du noir. Que de la haine.
À l’heure qu’il est, je lui dis :
Mon cher tendre papi, JE T’AIME.

Plus loin, ce témoignage d’amour conjugal :

1952 : l’année de notre mariage.
1954 : je te donne notre premier enfant, Alain.
1961 : Frédéric naît à son tour.
1971 : notre petit dernier, Philippe.
Toute ma vie tu m’as rendu
(sic) heureuse.
Tu m’as offert tout le bonheur qu’un homme peut donner à une femme.
Aujourd’hui je t’envoie de gros baisers pour nos 45 ans de mariage.

Une belle plaque avec photographie rappelle le sacrifice du soldat Antonin Surjus (+ à 20 ans, en 1915) et s’accompagne de ces mots : Mon cher fils, mes regrets ne s’arrêteront qu’avec ma mort.

Ici, l’amour des taureaux se traduit jusqu’au cimetière :

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Enfin, sur la tombe d’une joueuse de Scrabble :
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