Situé autour de l’église Saint-Laurent, le cimetière d’Arbonne se visite rapidement. On y voit, en bordure du chemin bitumé qui serpente entre les tombes, la sépulture de famille où repose Jean Borotra (1898-1994).
Immense nom de l’histoire du tennis, il remporta cinq tournois du Grand Chelem en simple (quatre selon certains critères de règlement) et quinze en double mais aussi six fois la Coupe Davis (de 1927 à 1932) avec l’équipe des « Mousquetaires » (pour information, ses partenaires, René Lacoste, Henri Cochet et Jacques Brugnon reposent respectivement à Saint-Jean-de-Luz, Saint-Germain-en-Laye et Noizay, en Indre-et-Loire). À son palmarès figure aussi une médaille de bronze en double aux Jeux olympiques de 1924.
Surnommé le « Basque bondissant », il se distingua aussi par sa longévité, représentant encore la France en Coupe Davis à 49 ans et jouant des tournois vétérans à plus de 85 ans !
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, polytechnicien, il soutint le régime de Vichy qui le nomma Commissaire général à l’Éducation et aux Sports. Destitué sur ordre des nazis en raison de son manque de zèle, il fut déporté en Allemagne puis en Autriche de 1942 à 1945. Fidèle à la figure du maréchal Pétain, il présida dans les années 70 l’association créée pour défendre la mémoire de ce dernier.
Il fut jusqu’à la fin de sa longue vie un spectateur assidu des tournois de tennis, remettant la Coupe des Mousquetaires à Roland-Garros et assistant à Lyon, en 1991, au triomphe de ses lointains successeurs (Henri Leconte, Guy Forget et leur capitaine, Yannick Noah), premiers vainqueurs français en Coupe Davis depuis 1932.
Sont inhumés avec lui, entre autres, son grand-père, Jean Borotra (1834-1899) qui fut maire du village, son père, Henry Borotra (1864-1907), homme de lettres, son frère, Frédéric Borotra (+ 1923, à 21 ans), qui mourut au Val-de-Grâce, sa mère, Marguerite Borotra (+ 1947, à 80 ans), dont le nom figure à la place d’honneur, sur la stèle et proclame : Elle fut courageuse et vaillante !