Saint-Flour se partage, on le sait, entre ville basse et ville haute. Nous sommes ici dans la ville basse.

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Etrange disposition que celle de ce cimetière situé en sortie de ville et dissimulé en contrebas de la route si fréquentée qui mène à Clermont-Ferrand (le passage des poids-lourds y est incessant). Tout en longueur, il est formé de quatre enclos pentus et distincts, les trois premiers contigus qu’il faut traverser successivement et le quatrième séparé du troisième par un terrain non loti (mais auquel on peut accéder isolément).

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Pas d’arbres, pas de célébrités, sinon locales, mais une ambiance bucolique, plusieurs tombes de résistants et un fort joli point de vue sur la ville haute où se trouve le principal cimetière de Saint-Flour.

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Dès l’entrée, à droite, un long terrain sert de sépulture aux religieuses de Saint-Joseph puis voici la tombe des Petites soeurs des malades où repose Mère Saint-Joseph (1865-1948) qui fonda l’Ermitage du Faubourg.

Ma promenade m’a permis de saluer :
Etienne Bec (1872-1955), sculpteur, qui a réalisé pour le tombeau familial un bas-relief, qui ne touche que par sa naïveté, montrant deux de ses parentes avec cette dédicace dont je respecte l’orthographe : Vous qui vous aimiez tant et m’aimiez beaucoup, je vous réunies dans ce marbre.
Alfred Bert (1835-1920), maire de Saint-Flour, dont un médaillon permet de repérer la sépulture.
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Léopold Chastang (+ 1945, à 37 ans), résistant, déporté politique, curieusement célébré par deux plaques déposées sur deux sépultures différentes et rappelant qu’il est mort décédé des suites de tortures au camp de Blumenthal, le 1er avril 1945.
Lucien Chopy (1911-1972), résistant, chef du groupe « Les Bataillons de la mort » qui fut déporté et interné.
André Delorme (+ 25 juin 1944, à 32 ans), commandant, tué par les Allemands qui apparaît sur une photographie soulignée de tricolore.
Plus loin, la stèle de Jean Delorme (+ 1909) apprend qu’il fut conseiller municipal pendant vingt-cinq ans, laissant de bons souvenirs.
Elie Raynal (+ 1944, à 48 ans), fusillé par les Allemands, est honoré par cette épitaphe :
Sur tes yeux adorés fermés sur l’infini
Je pose le baiser d’une mère éplorée
Comme jadis ton coeur est dans mon coeur blotti
Mes larmes soient pour toi douceur de la rosée

Voir aussi le grand tombeau de la famille Bouniol-Hugon ainsi que la chapelle de la famille Molumar-Dufour et le bel ange de la sépulture Thioleront-Mignaval mais noter que l’érosion est en train de vaincre le monument de la famille Chaput (croix brisée, plaques disjointes, mauvaises herbes) dont le fronton sculpté est encore admirable.

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Un des occupants du cimetière portait le prénom local : Flour. Hors cela, plusieurs familles mentionnent la profession du défunt (mécanicien, coiffeuse…), trois soeurs, toutes religieuses, sont enterrées ensemble, enfin une épitaphe dont la mise en forme laisse perplexe :
Nous croyons en corps à la résurrection des morts.

L’endroit compte aussi depuis peu un columbarium ainsi qu’un Jardin du souvenir.

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