À l’entrée de cette commune tout en longueur, le cimetière de Subligny (dont l’aspect a beaucoup changé depuis mon dernier passage grâce à une importante rénovation de sa partie ancienne) abrite un personnage de premier plan que beaucoup imagineraient au cimetière Montmartre…
Le haut de la pente offre désormais un étonnant contraste d’allées bitumées et de stèles vénérables disséminées dans la végétation. On en oublierait le trafic incessant des voitures et camions en contrebas.
Toutefois, ce n’est pas là mais près de l’entrée, côté gauche, que repose le plus célèbre défunt des alentours : Aristide Bruant (1851-1925).
Le chansonnier et écrivain qui était né non loin, à Courtenay (Loiret), et qui fit les beaux jours du Chat noir puis du Mirliton, au point de devenir emblématique de la Butte, n’aimait en fait guère la ville. Fortune faite, il se retira à la campagne, s’offrit un château, des dizaines d’hectares de terres et de bois, mena la vie d’un seigneur très satisfait de sa réussite, écrivit des romans qui n’ajoutèrent rien à sa gloire et se fit enterrer presque discrètement ici, dans le caveau où sa mère et ses grands-parents l’attendaient, plutôt que dans d’la terre’ glais’ / Pour un prix exorbitant / Tout en haut du Père-Lachais’ / À Ménilmontant…
En guise de monument, une sorte de menhir enrichi d’un petit médaillon signé Le Villain. On y lit cette épitaphe : Tout près de Sens, à Courtenay / Au pays du vin, je suis né.
Avec lui est inhumée sa compagne, la cantatrice Mathilde Tarquini d’Or (1863-1945).
Lors de mon passage, cet hommage anonyme et irrévérencieux était fixé sur la tombe (si vous aimez les représentations félines dans les cimetières…).
En quittant Subligny, et pour changer totalement de registre, je suggère de se rendre à Sens où la cathédrale Saint-Étienne abrite le superbe cénotaphe du dauphin Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe, parents des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.