Pour comprendre l’âme du Pays basque, il faut découvrir ses églises; celle-ci, qui date du XIIè siècle mais fut considérablement agrandie au XVIIè, est une des plus émouvantes. Ses trois galeries de bois (le décor intérieur est classé depuis 1982) ont vu passer des générations de paroissiens jadis enterrés dans l’édifice puis désormais dans le paisible cimetière attenant.
Ici fut inhumé Pedro Axular (Pedro Azpilkueta) (1556-1644), prêtre et prédicateur mais surtout célèbre écrivain navarrais de langue basque, auteur du chef-d’oeuvre Gero (Après) publié un an avant sa mort.
Il eut la chance de connaître l’Espagne encore à son apogée (il étudia la philosophie à l’université de Salamanque) puis la France du règne de Louis XIII. Il fut recteur de Sare pendant plus de quarante ans et finança les travaux de l’église et le rehaussement de son clocher.
En 1865 fut apposée la plaque à sa mémoire, don du neveu de Napoléon, le prince Louis Lucien Bonaparte : « À Pedro Axular, l’écrivain basque au langage le plus beau, moi, Louis Lucien Bonaparte, bascophile, j’ai décidé ceci ».
En sortant de l’église, ne pas manquer la sentence basque surmontant l’horloge : Oren guziek dute gizona kolpatzen azkenekoak du hobirat egortzen qui signifie « Toutes les heures blessent l’homme, la dernière l’envoie au tombeau ».