Si près d’un million de visiteurs découvrent chaque année le célèbre cimetière militaire américain (article à venir) qui domine la plage d’Omaha-Beach, bien peu prennent le temps de s’arrêter au cimetière communal situé autour de l’église.

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Il abrite la tombe d’un Compagnon de la Libération, Bernard ANQUETIL (1916-1941).

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Une plaque, qu’on ne voyait pas jadis, orne désormais sa tombe et porte le texte suivant :

Bernard Anquetil est né le 20 décembre 1916 à Bernières-d’Ailly (Calvados).
Engagé volontaire le 19 novembre 1936 dans la Marine, il devient, en 1937, matelot radio.

Embarqué au début de 1940 comme quartier-maître radio sur le sous-marin Ouessant, il rentre à Brest après six mois de campagne dans la mer des Caraïbes lorsque les Allemands, le 19 juin, font leur entrée à Brest. L’équipage, fait prisonnier, est emmené dans l’Aisne et contraint à des travaux agricoles avant d’être démobilisé.
Le 1er juillet 1940, Bernard Anquetil se retire à Angers où il trouve un emploi de réparateur de postes de radio.
En avril 1941, le colonel Rémy qui met sur pied le réseau de résistance « Confrérie Notre-Dame » le recrute comme opérateur radio par l’intermédiaire du lieutenant de vaisseau Philippon, ancien second du Ouessant.
Le réseau a pour tâche de rassembler les renseignements concernant la côte Atlantique de Hendaye à Brest.

Bernard Anquetil commence à transmettre les premiers messages codés depuis la zone libre.
Puis, avec Rémy, il transporte l’émetteur à Brest où il continue à émettre des renseignements sur la marine allemande, comme les caractéristiques et déplacements du super-cuirassé
Bismarck, coulé au large de Brest le 27 mai 1941.
Installé à Saumur, Bernard Anquetil, en toute conscience des dangers qu’il court, poursuit inlassablement ses émissions.
Le 19 juillet, sur des informations de Philippon, Rémy lui fait transmettre un message : le
Scharnhorst va appareiller. Le 25 juillet, la Royal Air Force bombarde et endommage le cuirassé.
Malgré l’étau qui se resserre, Bernard Anquetil continue à émettre et, le 31 juillet, la sûreté allemande guidée par la radiogoniométrie fait irruption dans la maison qu’il occupe à Saumur. Il parvient à détruire le message qu’il était en train de taper et à jeter par la fenêtre le poste. Se débattant, il est blessé par balle lors de son arrestation.
Transporté à la prison du Pré-Pigeon à Angers puis à Fresnes, Bernard Anquetil refuse de parler. Il comparaît devant une cour martiale le 15 octobre 1941 et est condamné à mort. Il est exécuté, au Mont Valérien, le 24 octobre 1941. Il est inhumé au cimetière de Montrouge, au « carré des fusillés ».
Après la guerre, son corps a rejoint le caveau de famille de Colleville-sur-mer, dans le Calvados.
Compagnon de la Libération – décret du 21 novembre 1942
Croix de guerre 39/45 avec palme
Médaille de la Résistance

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Le visage de Bernard Anquetil apparaît, parmi ceux d’autres héros, sur les oriflammes du rond-point qui mène au Cimetière américain.

Près celui, dans une autre sépulture, repose un autre jeune martyr mort pour la France, Maurice FURON (1922-1945).

Parmi les vieilles stèles parvenues jusqu’à nous, signalons celle de Michel LEVERDIER (1768-1850), ancien maire du village.

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Enfin, un Jardin du souvenir complète ce lieu dont l’entretien est irréprochable.

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