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Dans la belle ville de Douai, le cimetière principal (il en existe trois autres), situé derrière la gare, offre un but de promenade hors du commun à la recherche des gloires locales. Certes rigoureusement plat, il est remarquablement entretenu (peu d’arbres, hormis dans l’allée principale, mais des secteurs herbus très aérés et plaisants à l’oeil) et vaut surtout pour sa partie ancienne située au fond (non loin du Jardin du souvenir).

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Parmi les tombeaux dignes d’intérêt, la priorité revient sans conteste au peintre surréaliste Félix Labisse (1905-1982) que son épitaphe qualifie de grand peintre surréaliste (l’emploi de l’adjectif « grand » est rare dans ce domaine mais se retrouve au cimetière Montmartre sur le cénotaphe du poète polonais Slowacki ainsi qu’au columbarium du Père-Lachaise sur la plaque du poète Théodore Koenig) et qui fut aussi un important décorateur de théâtre. Alain Resnais lui avait consacré en 1947 un de ses premiers courts-métrages.
Il repose auprès, entre autres, de son grand-père, le notaire et historien de l’abbaye de Marchiennes Léon Spriet dont les dates de naissance et de décès sont incertaines (naissance en 1852 mais 1853 gravé sur la tombe, décès en 1920 selon les sources mais date difficile à déchiffrer sur la tombe).

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J’ai noté aussi les présences des notabilités suivantes :

Alfred Dupont (1813-1887), député du Nord, président des célèbres mines de Courrières. Avec lui repose son fils, également nommé Alfred Dupont (1840-1915) qui présida aussi les mines de Courrières (où un coup de grisou fit plus de 1000 morts en 1906) et était avocat.

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Edmond-Aimable L’Hériller (1816-1896), général qui se distingua au Mexique (bataille de Cerro del Borrego en 1862 alors qu’il était colonel) mais aussi en Crimée et en Italie. Sa stèle présente son profil sur un médaillon de bronze où il arbore ses décorations.

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Augustin Pèpe (1838-1900), architecte dont un médaillon de bronze ressuscite la physionomie et qui avait lui-même conçu le mausolée sous lequel il repose avec les siens. Parmi eux, la femme peintre Valentine Pèpe (1875-1938), membre de l’École de Wissant.

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Le regard est aussi attiré par l’imposante stèle de la famille Wigniolle-Flament dont le tombeau abrité plusieurs médecins, un ingénieur et un avoué portant un prénom peu usité : Euthyme.

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Sur cette épitaphe, deux particularismes régionaux sont apparents : la mention de la profession du défunt (ici , un cuisinier buffetier !) et celle de l’identité du conjoint.

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Enfin, ce bouleversant témoignage d’amour :

À toi, ma Julie bien-aimée, ma noble et infortunée épouse
À toi qui m’a
(sic) sauvé deux fois la vie !
À tes restes chéris et à ceux de ta vénérée mère
L’asile de ce tombeau.

Bien faible hommage hélas de ma reconnaissance
Et de mes regrets éternels !!!

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Adresse :
Rue de Sin-le-Noble.

Heures d’ouverture :
novembre, décembre et janvier : de 8h à 17h30
février, mars et octobre : de 8h à 18h
avril, mai et septembre : de 7h30 à 19h
juin, juillet et août : de 7h30 à 19h30