Les Panthéons nationaux ne sont jamais des endroits chaleureux mais celui-ci est un des plus glacials que je connaisse. Afin d’oublier le tumulte et le touffeur madrilènes, une parenthèse réfrigérante avant tout destinée aux amateurs de sculpture funéraire (n’oubliez pas de cliquer sur les photos des monuments) car il fait la part belle à des hommes d’État souvent inconnus des Français.

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Achevé en 1899, aménagé dans le cloître de la basilique de Nuestra Señora d’Atocha, il peut, par exemple, se visiter (bien consulter ses horaires d’ouverture) avant ou après le musée d’art contemporain Reina Sofía situé non loin.

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Voici la liste de ses occupants :

José CANALEJAS
1854-1912
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Avocat et homme d’État. Président du Conseil de 1910 à 1912. Assassiné par un anarchiste.
Mausolée saisissant réalisé par Mariano Benlliure et montrant le cadavre de Canalejas descendu au tombeau.

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Manuel GUTTIÉRREZ DE LA CONCHA, marqués del Duero
1808-1874
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Militaire et homme politique, tué par les combattants carlistes lors de la bataille d’Abárzuza.
Monument sous forme de retable dominé par la figure de Mars (statue de Martín) méditant devant le médaillon du défunt tandis qu’à la base, un lion (sculpté par Mélida) veille sur son repos.
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Antonio DE LOS RIOS Y ROSAS
1812-1873
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Homme politique, président de la Chambre des députés. Mausolée signé Pedro Estany montrant le buste du défunt ceint de lauriers par un ange, une pleureuse à ses pieds.

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Práxedes MATEO SAGASTA
1825-1903
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Homme d’État. Sept fois président du Conseil. Monument allégorique signé Mariano Benlliure représentant le défunt gisant veillé par l’Histoire tandis qu’à ses pieds un jeune ouvrier médite sur le livre ouvert des Évangiles.

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Antonio CÁNOVAS DEL CASTILLO
1828-1897
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Historien et homme d’État. Président du Conseil. Assassiné par un anarchiste italien le 8 août 1897.
Oeuvre monumentale d’Agustín Querol montrant le défunt gisant veillé par une jeune femme (l’Espagne ?) alors que dans les niches du sarcophage apparaissent les Vertus (Constance, Éloquence, Justice, Prudence, sagesse, et Tempérance).

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À l’arrière-plan, la Résurrection du Christ est encadrée par les figures de l’Histoire et de la Patrie. L’ensemble, de huit mètres de large, dépasse les sept mètres de hauteur.
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Eduardo DATO E IRADIER
1856-1921
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Avocat et homme d’État. Président du Conseil. Assassiné par des anarchistes catalans le 8 mars 1921. Sculpture de Mariano Benlliure : le défunt gisant est placé sous la protection d’une croix brandie par une figure féminine, deux angelots à ses pieds portant les armes d’Espagne.

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Dans le jardin du cloître est visible un mausolée dédié à d’autres grands personnages de l’Histoire de l’Espagne. De forme cylindrique, surmonté d’une statue de la Liberté (signée Ponciano Ponzano) et orné de figures allégoriques (la Pureté, le Gouvernement et la Réforme), il trôna d’abord au cimetière San Nicolás (disparu) avant d’être transféré ici en 1912.

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D’abord pour conçu pour honorer l’économiste et homme d’État Juan ÁLVAREZ MENDIZÁBAL (1790-1853), nommé président du Conseil en 1835,
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l’homme politique Agustín ARGÜELLES (1776-1844), ministre de l’Intérieur puis président des Cortès et dont le talent oratoire marqua son époque,
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le juriste et homme d’État José María CALATRAVA (1781-1846) qui fut nommé président du Conseil en 1836,
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il a également reçu les dépouilles de Diego MUÑOZ-TORRERO (1761-1829), prêtre et homme politique, principal artisan de la fin de l’Inquisition espagnole,
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du poète, auteur dramatique, diplomate et homme d’État Francisco de Paula MARTINEZ DE LA ROSA (1787-1862) qui fut président du Conseil de 1834 à 1835,
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du militaire, avocat, diplomate, écrivain et homme d’État Salustiano OLÓZAGA (1805-1873) qui fut un très éphémère (neuf jours) président du Conseil en 1843 et mourut à Enghien-les-Bains alors qu’il était ambassadeur d’Espagne à Paris.
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Enfin, ont reposé temporairement ici avant d’être transférés dans leurs régions d’origine le général et homme d’État Juan PRIM (1814-1870), nommé président du Conseil en 1869,
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le général José de PALAFOX (1775-1847), héros de la guerre d’indépendance espagnole contre les Français,
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Francisco Javier CASTAÑOS (1758-1852), militaire, héros de la guerre d’indépendance espagnole, vainqueur de la bataille de Bailén en juillet 1808.
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Adresse :
Calle Julián Gayarre.

Horaires :
Du mardi au samedi : 10h – 14h (accès possible jusqu’à 13 heures), 16h – 18h30 (accès possible jusqu’à 17h30).
Le dimanche et les jours fériés : 10h – 15h (accès possible jusqu’à 14h30).
Fermé le lundi.

Entrée libre.

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22 juillet 2012 : Passe, perd et Salamanque.
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