Le village de George Sand est une étape majeure lors d’un voyage en Berry même lorsqu’on n’a pas le goût de fréquenter les sépultures. Il serait toutefois dommage autant qu’étonnant de visiter la demeure de l’écrivain sans s’attarder dans le petit enclos familial qui jouxte le cimetière du village (un simple grillage les sépare) auquel on accède par la propriété.
Là reposent sous un vieil if et dans une absolue quiétude (l’ordre donné ci-dessous reprend celui du plan visible sur place) :
Solange Clesinger (1828-1899). Née Dudevant, fille de George Sand, elle épousa le sculpteur Auguste Clesinger (1814-1883) à qui elle donna deux filles, toutes deux prénommées Jeanne-Gabrielle. La première mourut en bas âge (1848), la seconde à l’âge de six ans. Le couple se sépara et Clesinger fut inhumé au Père-Lachaise.
Jeanne-Gabrielle Clesinger (1849-1855), fille de Solange et d’Auguste Clesinger, petite-fille de George Sand.
Marie-Aurore Dupin de Francueil (1748-1821). Grand-mère paternelle de George Sand, elle était la fille naturelle du maréchal de Saxe (inhumé à Strasbourg, au temple Saint-Thomas, sous un monument extraordinaire signé Pigalle). C’est elle qui acheta ce domaine de Nohant qu’elle légua à sa petite-fille.
Maurice Dupin de Francueil (1778-1808), père de George Sand et fils de la précédente. Officier d’Empire, il mourut accidentellement d’une chute de cheval survenue entre La Châtre et Nohant.
Aurore Lauth Sand (1866-1961), fils de Maurice Dudevant-Sand et donc petite-fille de George Sand. Elle avait épousé le peintre Frédéric Lauth (1865-1922). À la fin de sa longue vie, ayant conservé une étonnante vigueur intellectuelle, elle témoigna à la télévision, évoquant le souvenir de sa grand-mère qu’elle avait parfaitement connue (elle avait dix ans à sa mort).
George Sand (1804-1876). Née Aurore Dupin, devenue baronne Dudevant par son mariage avec Casimir Dudevant, en littérature George Sand. L’auteur de La Mare au diable et des Maîtres sonneurs, reconnue comme la femme la plus libre de son temps, repose donc ici parmi les siens, dans la terre berrichonne qu’elle exalta, loin de ses amants célèbres Chopin, Musset, Jules Sandeau, tous trois inhumés à Paris, les deux premiers au Père-Lachaise, le troisième au cimetière Montparnasse.
Marc-Antoine Dudevant (1863-1864), fils de Maurice et donc petit-fils de George Sand, mort en bas âge.
Maurice Dudevant-Sand (1823-1889), fils de George Sand qu’il ne quitta jamais. Artiste dilettante, il fut un peintre et dessinateur talentueux mais s’essaya aussi au roman, écrivit une histoire de la commedia dell’arte, se passionna pour les papillons et la géologie. Dans la maison familiale se voit son étonnant théâtre de marionnettes.
Lina Calamatta (1842-1901). Fille du peintre et graveur italien Luigi Calamatta, elle épousa Maurice Dudevant-Sand en 1862 et devint donc la belle-fille de George Sand.
Gabrielle Dudevant-Sand (1868-1909). Fille de Maurice Dudevant-Sand et donc petite-fille de George Sand, elle était la soeur cadette d’Aurore Lauth Sand.
Sophie Dupin de Francueil (1773-1837), née Delaborde, mère de George Sand. Elle reposa d’abord à Paris, au cimetière Montmartre, avant le rapatriement de sa dépouille à Nohant.
Edmond Plauchut (1824-1909), seul non-membre de la famille admis dans cet enclos, ce journaliste républicain se lia à George Sand et les siens dans les dernières années de sa vie au point d’être considéré comme un parent. Sa dalle funéraire se trouve toutefois en retrait des autres sépultures et porte une charmante épitaphe : On me croit mort, je vis ici.