Ouvert en 1828, ce cimetière d’une superficie d’un peu plus d’un hectare constitue une agréable enclave lors d’une promenade urbaine entre le jardin des Buttes-Chaumont et le parc de La Villette.
Disposé en forme de « L », bordé par un gymnase et des immeubles sans charme, il offre certes des alignements de tombeaux banals mais aussi quelques vieilles chapelles, de rares célébrités (souvent des peintres) et plusieurs sépultures de jeunes du quartier (fort différents : soldats, collégiennes, rappeur…) fauchés avant l’heure. Vers le fond s’aperçoivent des chats peu habitués au passage du promeneur et encore plus farouches que ceux du Père-Lachaise.
Le portail franchi, derrière le Monument de souvenir (colonne), une légère descente mène à l’allée centrale où de beaux arbres ont eu le temps de s’épanouir. Trois quarts d’heure suffisent à découvrir l’endroit.
On y distinguera les sépultures suivantes :
Gabriel Albinet (1865-1930), peintre.
Marianne Debreux (1960-1973), jeune victime (12 ans) de l’incendie criminel du collège Pailleron le 6 février 1973.
Lucien Descaves (1861-1949), écrivain (Sous-offs), membre-fondateur de l’académie Goncourt (qu’il présida de 1945 à 1949). Il ne parvint pas à faire attribuer le prix 1932 à Céline.
Jean Victor Enck (1868-1935), maire-adjoint du XIXè arrondissement. Moins que le titre du défunt, c’est la superbe vasque ornant la tombe qui est à signaler.
Antonio Guansé (1926-2008), peintre espagnol.
Auguste Heng (1891-1968), sculpteur suisse. La pleureuse qui surmonte sa tombe est une de ses oeuvres.
Laszlo Ivanyi (né en 1934). Cas particulier : ce peintre né en Hongrie et ayant dû fuir Budapest en 1956 a préparé depuis des années la sépulture où son compagnon et lui reposeront le jour venu.
Fernand Jouvente (1888-1955), architecte.
Fredy K. (Alfred Zadi) (1981-2007), musicien de hip-hop (collectif ATK), mort dans un accident de moto.
Pierre Kast (1920-1984), réalisateur et scénariste.
Juste Mougeot (1846-1864), élève du conservatoire des Arts et Métiers mort noyé en voulant sauver un jeune homme.
Gaston Pinot (1877-1936), conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine dont le nom n’a pas complètement sombré dans l’oubli parce qu’il fut donné à une rue du quartier.
Nathalie Rohner (+ 1973, à 7 ans), morte, comme Marianne Debreux (voir plus haut) dans l’incendie criminel du collège Pailleron.
François Servant (1887-1962), charpentier, Compagnon du devoir, et son épouse, Jeanne Servant (1888-1961), mère des Compagnons du devoir.
Georges Staquet (Jules Lehingue) (1932-2011), comédien, grand second rôle au cinéma mais aussi au théâtre et à la télévision. Il a rejoint dans la tombe son épouse, Tania Staquet (voir ci-après).
Tania Staquet (1934-2010), peintre. Épouse de Georges Staquet inhumé avec elle.
Maurice Thiery (+ 1917, à 22 ans), soldat (signaleur de compagnie), mort pour la France au Chemin des Dames.
Depuis peu (2013), le cimetière de La Villette possède une épitaphe en langue quechua (sur la tombe de Lydia Cornejo qui l’enseignait).
Autre texte singulier (je constate, hélas, son effacement progressif) : Les livres sont des amis froids et sûrs (Victor Hugo). La plaque est dédiée à ceux qui ont aidé les bibliothèques des Amis de l’instruction de Paris.
Quittons les lieux avec cette petite fille au bouquet,
ce petit garçon, aussi beau que bon,
et un rappel au règlement :
Adresse :
46 rue d’Hautpoul.
Métro : Ourcq.
Horaires :
du 16 mars au 5 novembre :
de 8h à 18h du lundi au vendredi
de 8h30 à 18h les samedis
de 9h à 18h les dimanches et jours fériés
du 6 novembre au 15 mars :
de 8h à 17h30 du lundi au vendredi
de 8h30 à 17h30 les samedis
de 9h à 17h30 les dimanches et jours fériés