-1056.jpg

À Rolleboise, on réside en bord de Seine ou sur la corniche; les morts appartiennent à la seconde catégorie. De leur champ de repos, la vue sur le fleuve continue de séduire les peintres.

-1055.jpg

On vient ici pour saluer avant tout Maximilien Luce (1858-1941), cet ouvrier-graveur devenu un célèbre peintre impressionniste qui fut toute sa vie engagé au côté des socialistes et des anarchistes. L’artiste veut dénoncer l’horreur des travaux et exalter la noblesse de l’homme (…) avant de perpétuer les épisodes de la Commune (L’Impressionnisme et la peinture de plain air, 1860-1914, sous la direction de Jean-Philippe Breuille, Larousse, 1992).
-1049.jpg

Avec lui repose, outre son épouse et sa belle-fille, son fils, Frédéric Luce (1896-1974) qui fut également peintre mais d’un moindre renom. Il fit au musée de Mantes une importante donation d’oeuvres de son père.
Dans la tombe voisine gisent deux autres peintres, là encore père et fils, Alfred Veillet (1882-1958), ami intime de Maximilien Luce, et Jean Veillet (1921-1996).
-1050.jpg
Du premier, le journal Le Temps écrivait en 1935 : Les toiles de M. Veillet, rêveuses et mélancoliques promènent le regard sur les lointains brumeux, les eaux, et les lointains calmes vers quoi le rêve s’achemine et se perd.

Autre résident : Jean Leprince-Ringuet (1904-1992), jeune frère du physicien et essayiste Louis Leprince-Ringuet (inhumé à Courcelles-Frémoy, en Côte-d’Or). Il fut polytechnicien et l’arrière-grand-père du comédien Grégoire Leprince-Ringuet.

On notera aussi le bel auvent de l’entrée,
-1053.jpg
le monument aux morts central au revers duquel voisinent les noms des malheureux soldats Apoil et Tremblay,
-1048.jpg
et ces deux épitaphes (enfin…, surtout une…) :

Les larmes n’effacent pas la douleur.

À ma tite femme, chérie Nounette que j’aimerais (sic) toute ma vie, ton emmerdeur, Moi + (sur la présence du mot « emmerdeur » dans les cimetières, je vous laisse découvrir ce que j’ai glané dans le Loiret à Châtillon-Coligny…).

-1052.jpg

Enfin, en quittant Rolleboise, pourquoi ne pas pousser jusqu’à Giverny et la tombe de Claude Monet ?