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Lieu majeur de la pensée religieuse mais aussi attaché aux grandes découvertes (c’est ici que Christophe Colomb vint chercher un soutien financier pour son expédition), cet ensemble regroupe une immense église gothique (84 mètres de long, 45 mètres de hauteur dans le transept) derrière une des plus belles façades plateresques d’Espagne ainsi qu’un cloître, dit « cloître des Rois », achevé en 1544, dû à l’architecte Martin de Santiago (également architecte de l’église avec Juan de Alava), de style plateresque à l’extérieur et gothique à l’intérieur. Tenter d’y venir hors saison et le matin pour y goûter un calme absolu.

Dans le cloître, une porte plus petite que les autres permet d’accéder au « Panthéon des théologiens« , ancienne salle capitulaire où reposent sous de sobres dalles funéraires les théologiens dominicains les plus fameux de l’université de Salamanque.

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Parmi eux :

Corpus Christi Mancio (de) (vers 1507-1576).
Ledesma Pedro (de) (1544-1616).
Medina Bartolomé (de) (1527-1581), membre de l’École de Salamanque et professeur à l’université de la ville. Il établit la doctrine des probabilités dite probabilisme.
Soto Domingo (de) (1494-1560), théologien, philosophe et juriste formé pour partie à la Sorbonne. Charles Quint en fit son confesseur. Membre éminent de l’École de Salamanque, il enseigna à l’université de la ville jusqu’à sa mort et rédigea le protocole de la fameuse Controverse de Valladolid chargée de fixer les règles de justice et de morale pour la conquête du Nouveau Monde. Il paya la construction du somptueux escalier situé entre l’escalier et la sacristie, dit « escalier de Soto ».

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Sotomayor Pedro (de) (1511-1564), professeur à l’université de la ville. Mancio de Corpus Christi lui succéda.
Vitoria Francisco (de) (vers 1486-1546) qui, après des études à la Sorbonne (où il enseigna) fut à l’origine de l’École de Salamanque. Dénonçant les exactions des conquistadores contre les populations indiennes, il fut une des plus autorités morales de son temps et l’un des pères du droit international. Sa statue, par Francisco de Toledo, trône depuis 1975, place du Concile de Trente, face au couvent.

De nos jours, ce lieu de sépulture est encore utilisé; en témoigne, par exemple, la présence de Vicente Beltran de Heredia (1885-1973), lui aussi théologien et professeur à l’université de Salamanque.
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Désormais, deux grands panneaux lumineux témoignent, en guise d’épitaphe, de ce que fut l’apport philosophique, politique et moral de ces hommes du XVIè siècle :
La palabra dominicana inventó un nuevo mondo
De aquellas voces surgió la defensia del indio americano

Dans la sacristie, achevée en 1635, repose Pedro de Herrera (1548-1630), autre théologien dominicain de l’université de Salamanque qui finança la réalisation de cette salle aux dimensions imposantes, bel exemple de pré-baroque espagnol. Sa statue en orant est due à Antonio de Paz.

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Avant d’entrer dans l’église, on remarque enfin dans une chapelle, le sépulcre d’un Grand d’Espagne, Fernando Alvarez de Toledo y Pimentel, duc d’Albe (1507-1582), qui gouverna les Pays-Bas de 1567 à 1573 avant de soumettre le Portugal et de mourir à Lisbonne. Inhumé dans l’église Saint-Étienne, il fut placé ici en 1983. Son épitaphe est signée Lope de Vega.

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Adresse :
Plaza del Concilio de Trento.

Horaires :
Printemps-Été : 10h – 14h / 16h – 20h.
Automne-Hiver : 10h – 14h / 16h – 19h.

Attention : le musée situé au sein du couvent n’est ouvert que de 10h à 13h15 et de 16h à 19h15. Il est par ailleurs fermé le dimanche ainsi que le lundi matin et le mardi matin.

Entrée payante (environ 3 euros), gratuite jusqu’à 10 ans.