Le cimetière de Saint-André-d’Allas, situé en contrebas de l’église, est doté d’un portail quelque peu grandiloquent pour un si petit village.
À l’écart des flots touristiques de Sarlat-la-Canéda, voici toutefois un havre où les morts reposent dans un superbe cadre campagnard où ne manquent ni l’herbe ni l’espace.
La porte franchie, trois sépultures retiennent l’attention.
D’abord celle, immédiatement à droite, du résistant Édouard Kauffmann (1895-1944), chef de secteur du réseau « Alliance », fusillé par les nazis à Fribourg-en-Brisgau. Outre son buste, on remarque cet éloge gravé sur la stèle : Ceux qui l’ont connu garderont au coeur sa simplicité généreuse, son dévouement aux valeurs sûres et son dynamisme joyeux.
Avec lui reposent sa fille et sa femme, Marie-Thérèse Kauffmann (1895-1994), également résistante.
Ensuite celle de l’anthropologue et universitaire Maurice Pinguet (1929-1991), spécialiste de la cultuure japonaise, auteur d’un ouvrage remarquable, La mort volontaire au Japon. Ami de Roland Barthes (enterré à Urt, dans les Pyrénées-Atlantiques), il mourut non par suicide mais d’un cancer. Son épitaphe se distingue de tant d’autres si convenues : On meurt seul mais aussi on ne meurt jamais seul et c’est déchirant.
Enfin, celle de la célébrité du village, hélas quelque peu oubliée aujourd’hui, Max Favalelli (1905-1990).
Ce journaliste et critique littéraire dramatique, dont la carrière avait débuté à Je suis partout, devint une des figures les plus populaires de la télévision grâce à l’émission Le mot le plus long devenue Des chiffres et des lettres dont il fut le juge-arbitre jusqu’en 1985. Il était aussi un de nos plus talentueux verbicrucistes.
Agnès Favalelli, sa fille, est à l’origine de l’implantation de la famille dans la région : scripte sur le tournage du film Colinot Trousse-chemise (avec Brigitte Bardot) en 1973, elle y avait rencontré son futur mari, le restaurateur sarladais Michel Garrigou.
Michel Favalelli (1943-1991), fils de Max, devint alors libraire à Sarlat. Il mourut quelques mois après son pèrei et est inhumé dans ce même tombeau. Pour être complet, ajoutons que Michel Garrigou, décédé en 2010 à 67 ans, repose lui au cimetière de Sarlat.