Non loin du vaste et beau cimetière des Chaprais, le doyen des cimetières bisontins (ouvert en 1793) hésite à se nommer « du Champ Bruley » ou » des Champs Bruley » (les deux plaques voisinent à l’entrée). Il est à visiter dans la foulée de son voisin (il n’est guère étendu en en faire le tour n’occupe que quelques minutes).
À l’entrée, trois monuments se disputent les regards :
– celui dédié aux 2179 combattants (officiers, sous-officiers et soldats) victimes de la guerre 1870-1871. Ils reposent sous les pelouses, de part et d’autre de l’allée principale.
– celui consacré au peintre Jean Gigoux (1806-1894), né à Besançon (mais qui ne naissait pas à Besançon alors ? Suard, Fourier, Nodier, Hugo, Godillot, Proudhon, Clésinger, plus tard les frères Lumière et Tristan Bernard…), donateur cardinal du musée des Beaux-Arts de la ville, dont la petite histoire retient qu’il fut le compagnon de la veuve de Balzac.
– celui qui honore Louis Bersot (+ 1888), industriel, conseiller municipal et bienfaiteur de la ville de Besançon.
Autre occupant notoire, l’avocat et homme politique socialiste Jean Minjoz (1904-1987) qui fut député du Doubs de 1945 à 1958, maire de Besançon de 1953 à 1977 mais aussi sous-secrétaire d’État au Commerce et à la Distribution (1946-1947) puis secrétaire d’État au Travail et à la Sécurité sociale (1956-1957).
Au fond, un très bel ensemble romantique de vieilles tombes protestantes nous parlent des temps révolus de l’Empire et de la Restauration.
Se remarque surtout la colonne du général Théophile Voirol (1784-1853), commandant en chef de l’armée d’Afrique en Algérie (1833-1834) (son épitaphe rappelle qu’il fit exécuter la route de Byr-Chadem), commandant militaire de Strasbourg (il fit échouer en 1836 la tentative de coup d’État menée par Louis-Napoléon Bonaparte) puis de Besançon.
Déjà sergent à l’armée du Rhin (1800-1801), il eut une carrière dont son monument funéraire dit l’éloquence : Molskirch, Hochstett, Neubourg, Hohenlinden, Austerlitz, Iéna (gravé Yéna), Poltusk, Saragosse, Ocana, Olivenza, Badajoz, Campo-Major, Albuera, Talavera, Rio-Malino, Bautzen, Juterbock (gravé Yuterbock), Kossin, Hoff, Nogent-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Strasbourg, Algérie.
Au printemps de sa vie, comme une tendre fleur, la mort nous l’a ravie, avec notre bonheur.
Épitaphe convenue mais tombeau devenu émouvant par la grâce de la rouille.
Adresse :
Rue de Chalezeule.
Horaires :
Du 3 novembre au 31 mars : 8h – 17h.
Du 1er avril au 30 septembre : 7h30 – 19h.
Du 1er octobre au 2 novembre : 7h30 – 18h.