Un simple quadrilatère à l’entrée du bourg où les sépultures sont alignées vers le golfe du Morbihan et comme surveillées par un menhir trônant dans l’angle supérieur gauche : ici repose une des grandes romancières moralisatrices de la seconde moitié du XIXè siècle, Zénaïde Fleuriot (1829-1890).
Briochine de naissance, morbihannaise de coeur, royaliste de conviction, catholique de tradition, elle écrivit des dizaines d’ouvrages glorifiant la vertu dont les exemplaires jaunis peuplent encore les greniers de maison de vacances des familles bourgeoises. On ne lit plus Aigles et colombes ni Gildas l’intraitable mais le nom (et le prénom !) de son auteur exhalent encore un puissant parfum suranné.
Un petit portrait photographique surmonte un livre de granit coiffé de la traditionnelle plume des écrivains.
On remarquera la formulation singulière : 1829 à 1890 (cette inscription, hélas, est désormais en voie d’effacement ; constat fait quinze ans après ma précédente visite).
Autre occupant célèbre du lieu, et qui était encore bien vivant lors de ma dernière venue, le peintre, céramiste et sculpteur Paul Van-Thé (1920-2011), originaire du Vietnam, second prix de Rome de sculpture en 1950.
On ajoutera ce médaillon représentant un profil enfantin sur une stèle que le temps a rendue anonyme,
et la plaque à la mémoire du marin J. Mathurin Le Baron (1882-1916), victime du torpillage du croiseur cuirassé Amiral Charner par un sous-marin allemand le 8 février 1916 au large des côtes du Liban. il y eut plus de 400 morts et un seul survivant qui avant d’être recueilli par un chalutier, dériva plusieurs jours sur un radeau avec treize compagnons d’infortune dont la plupart devinrent fous, victimes d’hallucinations, et se jetèrent à l’eau (cette histoire inspira l’écrivain Paul Chack).
Enfin, une petite plaque de bronze sur la tombe d’un défunt nommé Jacques Machin et offerte par l’Amicale des Anciens Élèves des Écoles Nationales Professionnelles. Je ne peux vous en dire plus.