De cette ville-forteresse blottie derrière ses remparts à près de 1200 mètres d’altitude, on ne peut attendre autre chose qu’une cathédrale sévère, massive et comme inexpugnable.
L’édifice dont les murs de l’abside se confondent avec ceux de la muraille de la ville tient sa promesse.
Première cathédrale gothique d’Espagne (XIIè siècle), achevée au XVè siècle, elle abrite, entre autres, les tombes de deux figures majeures de l’Histoire espagnole du XXè siècle.
Avant d’accéder au cloître, objet de nos attentions, s’attarder sur le prodigieux décor intérieur que l’austérité de la façade ne laisse guère deviner.
Le commentaire, remarquablement précis, dispensé par l’audioguide permet de découvrir plusieurs tombeaux d’évêques ou de chevaliers (ces derniers représentés gisant, leur écuyer en larmes, à leurs pieds). Détail le plus insolite, ce singe enchaîné représenté poursuivant et tirant les cheveux d’une femme entièrement nue !
Poursuivre la visite jusqu’à la sacristie et aux différentes salles d’art religieux jusqu’à parvenir au cloître.
S’il n’est pas le plus majestueux d’Espagne, il commence de prendre des allures de petit Panthéon hispanique avec l’inhumation ces dernières années, par autorisation spéciale, de :
Claudio SÁNCHEZ-ALBORNOZ (1893-1984).
Historien, recteur de l’université centrale de Madrid, député d’Ávila (1931-1939), ministre d’État, vice-président des Cortes en 1936, il vécut en Argentine de 1939 à 1976 et fut de 1959 à 1971 président du gouvernement de la république espagnole en exil.
Il est l’auteur du célèbre livre España, un enigma histórico.
Voisin du précédent, l’homme d’État Adolfo SUÁREZ (1932-2014).
Président du gouvernement espagnol de 1976 à 1981, homme de confiance du roi Juan Carlos, il fut chargé d’assurer la Transition démocratique.Retiré de la vie politique dès 1991, il reçut la dignité de Grand d’Espagne et le titre de duc de Suárez. Victime de la maladie d’Alzheimer, il mourut en mars 2014 et repose avec son épouse, décédée treize ans plus tôt. L’aéroport de Madrid porte désormais son nom.
Sa plus fameuse phrase « La concordia fue posible » (« La concorde était possible ») lui tient lieu d’épitaphe.
Adresse :
Plaza de la Catedral.
Horaires :
du lundi au vendredi : 10h – 18h.
le samedi : 10h – 19h.
le dimanche : 10h – 17h30.
Entrée payante.
Une visite « libre » est annoncée le mardi et le mercredi de 8h30 à 9h30 (sauf jours fériés ou veilles de fêtes) mais j’ignore si elle permet d’accéder au cloître.