Étiré dans la rue du Magasin à poudre, ce petit enclos protestant est si peu large qu’on ne s’y égare pas comme, par exemple, dans son homologue nîmois. À Caen, voir avant tout le cimetière saint-Jean, le cimetière des Quatre-Nations ou le cimetière Saint-Nicolas.
Par ailleurs, la proximité des grands bâtiments de l’université vient rompre le charme de ses vieilles dalles moussues et de ses stèles enlierrées. Si les grilles et grillages qui remplacent les murs traditionnels permettent de voir les tombes et leur verdure depuis l’extérieur, ils ne cachent, hélas, pas les immeubles ni les voitures lorsqu’on est à l’intérieur.
Néanmoins, son attrait de petit jardin public, ses deux siècles d’histoire et la présence d’un grand personnage du XIXè siècle valent qu’on s’y arrête brièvement.
L’Anglais George Brummell (1778-1840), le modèle absolu du dandy, dort ici sous une modeste stèle grise (qui n’est pas d’époque). Il acheva ses jours dans la misère, à l’hospice du Bon Sauveur de Caen, ayant dû fuir son pays pour échapper à ses créanciers. Il avait été le prince des élégances et avait entre autres lancé la mode masculine du costume sombre porté avec une cravate encore en vigueur à notre époque. Incapable de maintenir son train de vie fastueux, victime de son insolence qui causa sa disgrâce, il se retrouva criblé de dettes. Sa tombe aujourd’hui ne reçoit guère de visites.
Présence aussi de Jules Tessier (1836-1908), doyen honoraire de la faculté des Lettres.
Quelques sépultures dynastiques (Hettier de Boislambert) ou d’autres exilés anglais ou britanniques retiennent également le regard
ainsi que cette dalle moussue, d’un indépassable romantisme, avec laquelle se clôt notre promenade.
Adresse :
rue du Magasin à poudre.
Horaires :
Du 1er mars au 1er novembre : 8h – 18h.
Du 2 novembre au dernier jour de février : 8h – 17h.