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Nécropole de 17,5 hectares, ouverte en 1829 (certains défunts morts auparavant y furent transférés ultérieurement), qui présente la particularité de ne guère abriter de célébrités, le juge Michel excepté, dont la notoriété déborda la région mais qui a conservé (dans sa partie basse) un ensemble de monuments romantiques d’une grande cohérence et qui à lui seul justifie une visite. Les artistes sont ici minoritaires face à toute une notabilité composée de juges, d’avocats, de médecins, de professeurs et de rentiers.

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Pesons nos mots : peu de nécropoles françaises possèdent autant de monuments datant de l’époque romantique et témoignant d’autant de styles architecturaux différents.

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Néanmoins, entrons sans illusion. Que de ruines, d’édifices délabrés, de colonnes branlantes, de statues décapitées, de médaillons envolés…

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J’y ai distingué les défunts et les monuments suivants :

Gustave AMOS (1840-1910), brasseur. Il mourut accidentellement devant chez lui et son fils, qui portait le même nom, poursuivit son oeuvre.

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Paul ARDANT (1800-1858), ingénieur militaire.

Jacques ARDANT de BEAUBLANC du MASJAMBOST (1761-1836), militaire durant le Révolution et l’Empire, colonel du génie. Promu au grade honorifique de maréchal de camp en 1826.

Paul BEZANSON (1804-1882),commerçant devenu dernier maire (1871) de Metz avant l’Annexion. Non reconduit dans ses fonctions en 1877 sur ordre du Kaiser, il devint député protestataire au Reichstag.

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Famille BLEES. Temple abritant un grand ange en prière.

Barthélemy BOMPARD (1784-1867), négociant, maire de Metz (1832-1839), député (conservateur) de la Moselle (1837-1839).

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Jean-Baptiste BOUCHOTTE (1754-1840), militaire et homme politique, ministre de la Guerre d’avril 1793 à avril 1794. Grande chapelle au fronton égyptien.

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Pierre Nicolas BOUR (+ 1859, à 47 ans), professeur au Conservatoire de musique de Metz. Tombeau majestueux orné d’une harpe.

Jacques CARRÉ de MALBERG (1821-1905), lieutenant-colonel, époux de la Vénérable Caroline Carré de Malberg (1829-1891), co-fondatrice de la société des filles de saint François de Sales. Cette dernière reposa ici jusqu’en 1899, date de la translation de ses restes en la chapelle du Foyer de l’institution qu’elle avait créée, à Lorry-lès-Metz.

Jean-Baptiste CHARTENER (1768-1839), officier de la Révolution et de l’Empire (plusieurs sources donnent 1764 comme année de naissance). Grand obélisque gravé : Il fit les campagnes de 1792 à 1801. L’Armée du Rhin. An II An III à l’Armée des Côtes de l’Océan. Vendémiaire An 14 – 1806 et 1807 en Prusse et Pologne. De 1808 à 1809 à l’Armée d’Espagne.

Georgette COSTA (1911-1945) dont la stèle poignante rappelle qu’elle mourut en déportation.

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Joseph DAGA (1825-1885), médecin militaire et philanthrope. Obélisque monumental.
Épitaphe : L’Académie de Médecine de Paris a reconnu par quatre médailles d’argent et deux médailles d’or la haute valeur de ses travaux scientifiques. À une remarquable intelligence, secondée par un travail incessant, il joignait un coeur noble et généreux. Il a légué à Metz, sa ville natale, tout ce qu’il possédait. Les revenus de ce legs seront répartis chaque année entre les ouvriers les plus méritants.

Pierre DENY (1789-1844), sculpteur.

Victor DESVIGNES (1805-1853), compositeur.

Famille DOISY. Tombeau romantique où un bas-relief montre un pélican nourrissant ses petits, célèbre allégorie de la Charité.

Adolphe DOURVAUX (+ 1878, à 45 ans), rentier. Grand obélisque décoré d’une croix.

Gilbert DUFOUR (1769-1842), administrateur militaire et homme politique. Commissaire des guerres de la Garde impériale, baron de l’Empire. Président du Conseil général de la Moselle de 1833 à 1841, maire de Metz de 1839 à 1842. Il laissa un Mémoire sur les moyens d’améliorer la race des chevaux en France.

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Nicolas FRANCIN (1735-1802), prêtre élu évêque constitutionnel de la Moselle en 1791. Pyramide décorée d’une tête de mort.

Charles de GÉRARD (1810-1859), chef de division à la Préfecture de la Moselle.

Abraham-Antoine HERBELOT (+ 1846, à 81 ans), en son vivant rentier.

Auguste HUSSENOT (1799-1885), peintre.

Claude JACQUEMIN (+ 1890, à 72 ans), architecte, constructeur de la basilique Saint-Epvre de Nancy. Simple inscription in memoriam car Claude Jacquemin repose à Nancy, au cimetière de Préville.

Nicolas JUNG (1852-1924), député d’Alsace-Lorraine au Landtag (1911-1918) puis maire de Metz (1922-1924). Mausolée avec médaillon doré.

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Jean Adolphe LASAULCE (+ 1865, à 65 ans), directeur de l’École Normale primaire de la Moselle. À leur vénéré Maître, 35 promotions de l’École Normale. Médaillon.

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H. X. LORETTE (1811-1864), libraire-éditeur.

Louis MAGUIN (1832-1898), sculpteur.

Maurice MAGUIN (+ 1916, à 25 ans), licencié ès-lettres, lieutenant mort pour la France. Médaillon.

Antoine Eugène de MAILLIER (1783-1858), conseiller à la Cour impériale.

Félix MARÉCHAL (1798-1871), médecin et homme politique, maire de Metz de 1854 à 1871. Il fut aussi président du Conseil général de la Moselle de 1848 à 1851.

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Auprès de lui repose son épouse, compositrice d’origine mauricienne, connue sous le nom de Madame Afranée (1801-1888).

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Louis Ernest de MAUD’HUY (1857-1921), officier général, héros de la première bataille de la Marne, député (Bloc national) de la Moselle de 1919 à 1921. Il ne s’agit ici que d’un cénotaphe, le général de Maud’huy reposant à Paris, dans le « caveau des Gouverneurs » de l’église Saint-Louis-des-Invalides.

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Pierre MICHEL (1943-1981), juge d’instruction assassiné à Marseille en octobre 1981 par deux hommes à moto liés à la French Connection. Six ans après la mort du juge François Renaud (qui repose au Père-Lachaise), l’affaire eut un retentissement considérable. Arrêtés en 1985, les deux tueurs furent condamnés à la réclusion à perpétuité puis libérés en 2014.

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Paul MICHELS (1866-1944), photographe lorrain.

André MUEL, architecte.

Henri PAIXHANS (1783-1854), général.

Jean-Louis PEUPION, capitaine au 5è d’artillerie à pied.

Famille PIGNON-RULAND. Chapelle flanquée de deux pleureuses.

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Auguste PIOCHE (1763-1839), sculpteur. Médaillon.

Eugène POINSOTTE (1841-1906), sculpteur.

Nicolas POTOT (1771-1837), prêtre, statufié priant par Deny.

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Charles PRÉTET (1782-1842), général, baron d’Empire. Remarquable autant par ses qualités privées que par ses vertus militaires, il fut humain, doux et pieux, droit dans ses jugements, immuable dans ses résolutions. Campagnes de Pologne et d’Espagne, Siège de Saragosse, Almonacid, Ocana, Campagne de Russie, Polostk, la Bérésina, Lützen, Bautzen, Leipzig, Campagne de France.

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Auguste PROST (1817-1896), historien du pays messin.

Pierre PROST (+ 1847), colonel du génie, major d’artillerie, un des défenseurs de Metz en 1814 et 1815.

François RAMPONT (1777-1851), médecin.

Sébastien Albert de REDON (1865-1924), lieutenant-colonel de cavalerie.

Jean Gabriel ROBINET de CLÉRY (1758-1839), ancien conseiller du Roi au Conseil souverain d’Alsace, doyen des conseillers à la Cour royale de Metz.

Famille ROTHS. Imposante colonnade.

Antoine Alexandre ROUSSEAUX (1756-1827), général de la Révolution et de l’Empire.
Sur la colonne qui coiffe sa tombe sont gravés ces mots : 14 blessures. Napoléon le surnommait L’honnête Rousseaux.

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Antoine SAUVAGE (1809-1860), facteur d’orgues. Émouvant monument sur lequel est sculpté un buffet d’orgues.

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Sylvain STUREL (1817-1871), entrepreneur. Médaillon.
À ses côtés, beau sarcophage sculpté de son épouse, Marie-Octavie STUREL (+ 1854, à 34 ans), peintre, morte en couches.

Jean Félix de TINSEAU (+ 1852, à 71 ans), officier de cavalerie.

Paul VAUTRIN (1876-1938), maire de Metz de 1924 à 1938. Mausolée avec buste.

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On ne s’étonnera pas de lire de nombreuses inscriptions en allemand qui rappellent que Metz cessa d’être française entre 1871 et 1918.

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Signalons aussi plusieurs mémoriaux :
Monument à la mémoire des Malgré-nous victimes de l’incorporation de force, 1942-1945.
Monument aux Héros de la Libération de Metz, novembre 1944.
Monument (inscription presque effacée) à la mémoire des Français d’outre-mer de toutes confessions morts pour la France et de tous ceux qui reposent dans les cimetières des territoires qui furent autrefois français.

Une stèle imposante porte ces mots :
À la mémoire des membres des familles canadiennes décédés et inhumés ici et dans les lieux environnants alors que les forces canadiennes étaient au service de l’OTAN.
France
1953-1967
Nous nous souviendrons d’eux
.

Dans la zone moderne (beaucoup moins intéressante), admirons aussi la pleureuse en bronze trônant sur la tombe SCHWETLER-DESPAIGNE, la belle chapelle de la famille TOSI, remarquons deux enfants statufiés taille réelle et ayons une pensée pour tous les occupants de l’ossuaire dont les concessions ont été reprises.

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Enfin, parmi les épitaphes :

Tarissez, larmes de tristesse,
Qui croit au Sauveur n’est pas mort,
Avec Jésus on vit sans cesse
Quand en Jésus seul on s’endort.

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Nous étions ensemble dans la misère ; quand nous pensions en être sortis, brutalement tu nous as quittés. Je ne redeviendrai heureux que quand près de toi je reposerai.

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Sous cette dalle austère,
Enfants aimés, souvenez-vous
Qu’un humble coeur de mère
A lutté et souffert pour vous.

Adresse :
32 rue du Roi Albert.

Horaires :
Du 1er avril au 30 octobre : 7h30 – 19h.
Du 31 octobre au 2 novembre : 7h30 – 18h.
Du 3 novembre au 31 mars : 7h30 – 17h30.