Le plus vaste des cimetières millavois, et de loin le plus intéressant, compte environ 7000 tombes.
À la place d’honneur trône la cantatrice Emma Calvé (1858-1942) qui triompha durant près de quarante ans sur toutes les scènes d’Europe et jusqu’aux Etats-Unis où son interprétation de La Marseillaise enveloppée du drapeau tricolore fit sensation. Inoubliable Carmen (les journaux du temps rivalisaient de superlatifs à son sujet), capricieuse comme savent l’être les divas (elle voyageait en tournée à bord d’un train privé), elle fut la plus grande soprano de son époque. Native de Decazeville, elle devint propriétaire du château de Cabrières, proche de Millau.
![Emma Calvé Emma Calvé](https://bertrandbeyern.fr/wp-content/uploads/jpg_emma_calve-r270.jpg)
Emma Calvé
Autour de son monument, des clés de sol en buis prouvent encore l’attachement de la cité à sa plus fameuse figure (l’ensemble du cimetière est, du reste, admirablement entretenu). Une de ses épitaphes reprend le titre de son livre de Mémoires : Sous tous les ciels j’ai chanté. Les deux autres sont tirées du répertoire.
Moins illustres mais ne méritant pas l’oubli, on citera :
– Emilie Arnal (1863-1935), poétesse et romancière qui chanta son Rouergue natal.
– Léopold Constans (1845-1916), poète, membre du Félibrige.
– Perrine Cros (1832-1923), héroïne locale qui fut cantinière dans le Bataillon des Chasseurs à pied de la Garde impériale de Napoléon III, première femme décorée de la Médaille militaire en reconnaissance de sa conduite sur le champ de bataille de Solférino.
– Maurice Galibert (+ 1966), commissaire de police, assassiné par Christian David, dit le « Beau Serge ».
– Eugène Selles (+ 1879), ouvrier gantier (la mégisserie était alors la spécialité de Millau) et philanthrope qui légua à la ville de quoi construite l’école publique qui porte encore son nom.
– Jean-Baptiste Solignac (1773-1850), général, baron d’Empire. Lors de la journée du 19-Brumaire, il protégea Bonaparte, menacé à l’Orangerie par le Conseil des Cinq-Cents). Il était, par ailleurs, beau-frère du maréchal Jourdan (inhumé à Paris, en léglise Saint-Louis des Invalides, dans le Caveau des gouverneurs).
– Henri Terral (1852-1897), poète, auteur de la chanson O Que es polit Milhau devenue l’hymne de la ville.