Dilemme lorsqu’il s’agit de nommer cette commune que l’usage local pare d’un article défini, Le Chamblac, non reconnu officiellement.
Autour de l’église, le petit cimetière abrite une illustre famille locale facile à repérer car inhumée sous cinq grandes croix bien alignées : les Mallard de La Varende.
On y note la présence de Léon Mallard de La Varende (1765-1849) qui fut maire de la commune et député de l’Eure. Sa soeur avait épousé Achille Perrier de La Genevraye dit « Nez de cuir » (voir plus bas). Pour l’anecdote, on signalera qu’Antoine, fils de Léon, né en 1808, avait d’abord été enregistré à l’état-civil sous le prénom d’Antoinette et déclaré de sexe féminin. La justice, après examen médical, ne le reconnut garçon qu’en 1823 !
Marie Louise Mallard de La Varende (1814-1883), comtesse de Breda, dont le nom apparaît sur la croix centrale, était la soeur d’Antoine.
Le membre le plus illustre de la famille est le petit-fils d’Antoine (1808-1887), l’écrivain Jean de La Varende (1887-1959).
Chantre de la Normandie, auteur du célèbre Nez de cuir (inspiré par Achille Perrier de La Genevraye, qui, défiguré pendant la campagne de France, portait un masque de cuir pour dissimuler ses blessures et demeurait malgré tout un séducteur), Grand prix du roman de l’Académie française en 1938 pour Le Centaure de Dieu, novelliste prolifique, son monarchisme revendiqué lui valut de côtoyer les milieux collaborationnistes et d’écrire dans des journaux favorables à l’occupant. Pour cette raison, il quitta l’académie Goncourt en 1944, deux ans après son élection (il avait succédé à Léon Daudet). Plus tard, il tenta sans succès de devenir académicien français. Il était par ailleurs peintre et maquettiste de marine.
Il repose auprès de son épouse, Jeanne (+ 1939), et de leur fils, Eric (1922-1979). De son premier mari, mort pendant la guerre 14-18, Jeanne avait eu un fils qui épousa la fille de l’écrivain et aventurier Henry de Monfreid.
Près du cimetière se trouve le château de Bonneville, maison natale de La Varende. Après avoir vécu son enfance en Bretagne dans sa famille maternelle car orphelin de père, l’écrivain s’y établit à partir de 1919. Sa petite-fille, Laure, mariée à un de Broglie, en est l’actuelle propriétaire.
Voir enfin, contre le mur, la stèle de Quintin Montgomery-Wright (1914-1996), curé du (sic) Chamblac de 1956 à 1996, avec ces simples mots J’ai maintenu.