Allées sablonneuses et monuments uniformes, le cimetière de Châtillon-Coligny vaut mieux que le première impression donnée. On y croise en effet un prix Nobel, la tombe de famille d’une éminente femme de lettres et une épitaphe inoubliable.
Le grand homme de ce champ de repos est le physicien Henri Becquerel (1852-1908) à qui sa découverte de la radioactivité valut de partager le prix Nobel de physique 1903 avec Pierre et Marie Curie. Par ailleurs, son nom fut donné, on le sait, à l’unité de mesure de la radioactivité. Au coeur de Châtillon-Coligny se dresse la statue de bronze de son grand-père, Antoine Becquerel, avec qui on ne saurait le confondre (Wikipedia a commis l’erreur, souvent reprise depuis) . Il repose dans une chapelle de famille dénuée de toute ostentation.
Autres célébrités du lieu, les parents de l’écrivain Colette. Son père, le capitaine Jules-Joseph Colette (1829-1905), zouave amputé d’une jambe pendant la campagne d’Italie et devenu percepteur à Saint-Sauveur-en-Puisaye, et sa mère, Sidonie (1835-1912), née Landoy (la célèbre Sido). Le couple était venu s’établir à Châtillon-Coligny en 1891. Avec eux reposent Achille Robineau-Duclos (1863-1913), médecin, fils de Sido et de son premier mari et Léopold Colette (1866-1940), respectivement demi-frère et frère de Colette (quoi que certains prétendent qu’Achille était, lui aussi, le fils du capitaine Colette). La fille d’Achille Robineau-Duclos, Colette Wyler (1901-1986) est également enterrée avec eux ainsi que son mari André Wyler (1897-1973).
Toutefois, une curiosité récente a rendu encore plus remarquable le cimetière de Châtillon-Coligny : l’étonnante épitaphe d’André Fildier (1928-2001), tout à la fois peintre et historien de la carte postale. Sous son nom figure, en effet, en lettres majuscules, son surnom : L’Emmerdeur et sa profession de foi Seuls les emmerdeurs/ améliorent le monde/ Je ne regrette rien. Au bout de la dalle, une plaque complète l’ensemble : Ici reposent mes pieds !
En comparaison, la stèle de madame Petit-Piedplat à quelques mètres, semble fade.