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Cimetière qui serait bien triste si n’y reposait un artiste qui fit sourire ses contemporains et acquit une étonnante notoriété posthume grâce à un bovidé hilare.

Le Vendéen Benjamin Rabier (1864-1939) fut un des plus célèbres illustrateurs de son temps. Les aventures de son canard Gédéon connurent à partir de 1923 un grand succès de librairie (il les adapta aussi pour le cinéma d’animation naissant, en collaboration avec Emile Cohl). Spécialiste du dessin animalier, il laissa par ailleurs une fameuse édition illustrée des Fables de La Fontaine. Il travailla beaucoup pour la réclame, qui n’était pas encore la publicité, et certaines de ses créations nous sont encore familières, telle sa baleine des Salins du midi.

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Toutefois, s’il ne devait rester de lui qu’une seule oeuvre, ce serait, bien sûr, sa vache rigolarde, dessinée pendant la guerre et d’abord nommée Wachkyrie par les poilus, devenue, affublée de boucles d’oreille, la « Vache qui rit » emblématique de la fromagerie Bel.

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Benjamin Rabier, mort à Faverolles durant la « drôle de guerre », repose humblement le long d’un des murs de ce cimetière où je n’ai rien relevé d’autre, hormis les plaques de deux héros de la Première Guerre mondiale : Camille Plaud, mort en 1917, à l’âge de 28 ans, au Four de Paris (célèbre lieu de combat en Argonne) et Ursin Pinon, mort en 1916, à l’âge de 40 ans, qui ne se distingue pas que par son prénom mais aussi par la jolie plaque dédiée à sa mémoire.

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