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Classique cimetière de campagne, d’apparence austère car dépourvu d’arbres, où je n’ai guère relevé de prénoms rares (hormis Alzina et Berthille) mais où repose un couple qui fit tant rire la France…

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Il faut suivre en pente douce le mur de droite et repérer une modeste dalle grise (au nom de Perrignon, patronyme qui se retrouve sur d’autres monuments), semblable à ses voisines…
Ici reposent Robert DHÉRY (Robert Fourrey) (1921-2004) et Colette BROSSET (Colette Brossé) (1922-2007), créateur de la troupe épatante des Branquignols.
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Lui, né par hasard en banlieue parisienne mais élevé à Héry, avait emprunté au village son pseudonyme.
Biberonné au cinéma muet, à l’humour absurde (Pierre Dac, qui joua dans leurs films, avait composé pour eux ce compliment) et au nonsense britannique, à la fois lunaire et authentique chef de troupe, il avait triomphé dès 1948 avec une première revue burlesque, Branquignol, avant d’enchaîner avec Dugudu et Ah ! les belles bacchantes (réalisé en 1954 par Jean Loubignac). Devenu cinéaste, il signait successivement La Belle Américaine (1961), Allez France ! (1964), Le Petit Baigneur (1967) et Vos gueules, les mouettes ! (1974) avant de laisser place à une nouvelle génération plus acide.

Elle, toujours à son côté, comme comédienne mais aussi scénariste, avait été danseuse et assurait la chorégraphe de leurs spectacles.
Avec Micheline Dax, Jacques Legras et Pierre Tornade, elle avait, à l’occasion de la sortie d’une cassette (c’était il y a plus de vingt ans déjà…) de leurs meilleurs numéros, évoqué leur succès international (quatre saisons à Broadway)…

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L’oubli dans lequel ils sont tombés est tout aussi triste qu’injuste. Il est vrai qu’au théâtre, au cinéma et dans la chanson, la fantaisie semble devenue indésirable.

Rien d’autre à signaler hormis que les inscriptions gravées sur le caveau des prêtres (y dorment des ecclésiastiques de l’Ancien Régime) prouvent qu’on mène à Héry de longs sacerdoces : François DUMONTET fut curé de 1676 à 1721, François Pierre PREVOST de 1722 à 1775, Étienne PÉLISSIER de 1844 à 1891, Edmond MAST de 1904 à 1955 !
L’épitaphe du père PÉLISSIER est éloquente :

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