C’est tout en haut du cimetière du village (situé autour de l’église ; plaques en bordure de route, au bas de l’escalier) que se trouve la sépulture d’un des plus grands écrivains de langue allemande du XXè siècle, Alfred Döblin (1878-1957).
L’auteur, d’origine juive, de Berlin Alexanderplatz, qui était également médecin, avait fui l’Allemagne avec sa famille en 1933 lors de l’arrivée d’Hitler au pouvoir et obtenu la nationalité française. Un de ses fils, Wolfgang (né en 1915), dit Vincent, mathématicien (ses travaux sur la résolution de l’équation de Kolmogoroff qu’il transmit à l’Académie des sciences peu avant sa mort prouvent son étonnante précocité) qui s’était engagé dans l’armée française, se suicida à Housseras le 21 juin 1940 alors qu’il était sur le point d’être arrêté par les nazis. Sa dépouille, inhumée sur place, ne fut identifiée qu’en 1944.
Alfred Döblin, qui avec sa femme s’était converti au catholicisme, vécut après la guerre entre la France et la Forêt-Noire. Victime de la maladie de Parkinson, il mourut en juin 1957. Son épouse, Erna, se donna la mort trois mois plus tard. Ils reposent, selon leur désir, dans la même tombe que leur fils. Au-dessus du nom de l’écrivain :
FIAT VOLUNTAS TUA (Que ta volonté soit faite)
À l’avant du monument :
Vincent DÖBLIN
291è R. I.
Né le 7 mars 1915 – Mort pour la France
À Housseras le 21 juin 1940.