Ne pas se fier au nom de la commune en espérant découvrir un cimetière marin ; le champ de repos, rigoureusement plat, est ici relégué dans les terres, en retrait des habitations.
De taille modeste, il offre plusieurs points d’intérêt qui se révèleront dans l’allée centrale ainsi que le long de ses quatre murs. Belle entrée avec un panneau d’interdiction aux chiens censé être compris de tous les maîtres d’où qu’ils viennent.
Edmond Bellin (1875-1944), maire de Lion-sur-Mer de 1912 à 1944. Décédé tragiquement, victime de son devoir (…) Il fut toujours bon et dévoué pour tous (épitaphe), il fut tué par un bombardement dans un abri de la Défense passive, le 2 juillet 1944 (on voit dans le cimetière des tombes d’autres victimes de ce drame comme Andrée Blaizot, 1913-1944, inhumée contre le mur de droite). Une rue de Lion-sur-Mer lui est dédiée. Tombe au fond, à gauche, contre le mur.
Paul-Marie Duval (1912-1997), historien et archéologue, spécialiste de la Gaule. Membre de l’Institut, Professeur honoraire au Collège de France, on lui doit plusieurs publications sur le Paris gallo-romain. Avec lui repose son père (inscription désormais difficilement lisible), le chirurgien Pierre Duval (1874-1941). Tombe au centre du cimetière près de celle de Louis de Monicault.
Michel Habib-Deloncle (1921-2006), Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de 1962 à 1966 puis Secrétaire d’Etat à l’Education nationale de 1966 à 1967. Ce gaulliste de la première heure fut aussi avocat, député de Paris de 1958 à 1963 puis de 1967 à 1973, et président de la Chambre de commerce franco-arabe de 1970 à 2002 (son père était syrien). Au côté de Maurice de Couve de Murville, il mit en pratique la politique d’indépendance nationale souhaitée par de Gaulle vis-à-vis des Etats-Unis et du Bloc de l’est.
Située au fond, à droite, du cimetière, sa dalle funéraire porte l’inscription (déjà en voie d’effacement) Ministre du Général de Gaulle / Commandeur de la Légion d’honneur.
Suzanne Launay (1912-1977), figure locale qui dirigea l’Ecole libre de Lion où elle enseigna durant quarante ans. Tombe proche de celle de Michel Habib-Deloncle.
Léon-Florentin Marcotte (1822-1885), architecte. Après avoir participé à l’achèvement du Louvre sous le Second Empire, il fut nommé architecte départemental du Calvados (de 1858 à 1884) et construisit ou rénova de nombreux monuments publics. Sa grande chapelle funéraire, la seule du lieu, se repère de loin, au fond de l’allée principale.
Louis de Monicault (1895-1965), ambassadeur de France. En poste à Vienne de 1946 à 1950 dans le contexte délicat de l’après-guerre, il fut ensuite ambassadeur en Norvège. Sa belle dalle blasonnée porte aussi les armes de son beau-père, Henri Hue de Carpiquet, comte de Blagny (1855-1932). Tombe au centre du cimetière, près de celle de Paul-Marie Duval.
Pierre Raynaud (1870-1947) dont l’épitaphe nous apprend qu’il servit à Madagascar, en Crète et au Tonkin avant de combattre en 14-18. Son épitaphe A bien mérité de la patrie est complétée par ces mots L’âme est changée mais elle n’est pas ôtée. Tombe contre le mur de droite.
Enfin, parmi les prénoms rares relevés sur place : Alzire, Exupère et surtout le très inusité Mecthide !