Quitter le bourg par l’avenue de Franche-Comté (D 51). Sur la gauche, à l’entrée de la rue du Souvenir-Français qui mène au cimetière, beau monument votif élevé par la paroisse à la Vierge Marie qui préserva le village de l’invasion prussienne en 1870.
Malgré sa taille modeste, le cimetière de Saint-Amour recèle plusieurs tombes de personnalités et s’avère le parfait complément à une balade dans les rues de cette commune au passé très riche. Par ailleurs, cadre champêtre, fort agréable à la belle saison.
Louis Aguettant (1871-1931), musicologue et écrivain, ami proche de Paul Valéry mais aussi lié à Fauré, Claudel, Gide, Péguy, Cocteau et Radiguet, Il consacra des études à Victor Hugo et Baudelaire mais laissa surtout un chef-d’oeuvre, La Musique de piano : des origines à Ravel, trésor pour les mélomanes. Son épouse, Marcelle, vécut jusqu’en 1986. Avec eux repose le Saint-Cyrien Jacques de Fontgalland (1919-1944), mort pour la France.
Theobald Bondivenne (+ 1868), polytechnicien, capitaine d’état-major, qui se distingua à Solférino (vieille dalle avec épée et épaulettes).
Lucien Febvre (1878-1956), historien qui co-fonda l’Ecole des Annales avec Marc Bloch. Avec lui repose son épouse ainsi que Doris Febvre (née Straus) (1923-1999) qui traduisit plusieurs auteurs anglophones dont Karen Blixen.
Firmin Gémier (1869-1933), comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, fondateur du Théâtre national populaire (TNP). Son étonnant monument, fort massif, se présente sous la forme d’une scène à laquelle mène un escalier de six marches de pierre.
Avec lui repose son épouse, la comédienne Andrée Mégard (1866-1952), native de Saint-Amour.
Jeanne Hatto (1879-1958), artiste lyrique (mezzo-soprano), par ailleurs compagne de Louis Renault.
Millot (+ 1845, à 77 ans), capitaine d’Empire (Honneur, Gloire et Patrie / Etoient gravés dans son coeur / Il fut brave et toujours dévoué à l’Empereur.)
Marcel Moyse (1889-1984), enfant du pays, flûtiste de renommée mondiale, mort aux Etats-Unis (sur sa tombe, plaque à la mémoire de son fils, Louis, également flûtiste, mort en 2007, au même âge respectable que son père).
Maurice Perrod (1868-1942), abbé et historien, aumônier du lycée Rouget-de-Lisle de Lons-le-Saunier, mémorialiste franc-comtois.
On mentionnera aussi la stèle ornée d’un casque de François Baudouin (1784-1850), capitaine des sapeurs-pompiers, l’épitaphe de Pierre Celard (+ 1879, à 70 ans, victime de son courage), la vaste sépulture de la famille Gaillard de Dananche, l’obélisque de Ferdinand Flamain (1850-1880), une épitaphe empruntée à Yeats (Cast a cold eye / On life, on death / Horseman, pass by ! Ces mêmes vers ornent la tombe du poète et prix Nobel, au cimetière de Drumcliff, en Irlande). et, pour achever la promenade, signalera que la belle-mère de Louis Aguettant (voir plus haut) se prénommait Jeanne-Octavie-Gervaise et qu’en 1899 monsieur et madame Prudent baptisèrent leur rejeton Placide !