Un arrêt à proximité de Chambord…

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Une sépulture domine l’endroit où trois personnages illustres (à des degrés divers) reposent ensemble : Leonor Fini (1908-1996), Stanislao Lepri (1905-1980) et Constantin Jelenski (1922-1987).

Née à Buenos Aires mais d’origine italienne, Leonor Fini grandit dans la Trieste d’Italo Svevo avant d’arriver à Paris et de fréquenter, sans rejoindre leur mouvement, les artistes surréalistes. Son oeuvre picturale, abondante (soixante années de création), fortement marquée par l’onirisme et l’érotisme, comprend des paysages mais surtout des portraits où femmes et jeunes filles sont sublimées jusqu’à la bizarrerie (dotées de cornes ou de queues) tandis que chats et sphinx leur font escorte. Elle fut aussi une importante illustratrice et une décoratrice de théâtre.
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Elle rencontra en 1941 le diplomate italien Stanislao Lepri qui, devenu son compagnon (il le resta jusqu’à sa mort), abandonna la Carrière pour devenir son élève et affirmer sa propre originalité.
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Constantin Jelenski (né Konstanty Jeleński) était, lui, un écrivain et traducteur polonais (spécialiste de l’oeuvre de Gombrowicz) qui fut l’amant de Leonor Fini, formant avec elle et Stanislao Lepri (dont il était épris), un ménage à trois affranchi de toutes les conventions.
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Établie à Saint-Dyé-sur-Loire en 1972 (elle possédait aussi à Nonza, en Corse, un ancien couvent franciscain), Leonor Fini y repose avec ses deux hommes (son nom à elle gravé au centre alors qu’elle fut l’ultime survivante) sous une pierre vierge de dates qui tranche avec les tristes granits polis de ses voisins.

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Par ailleurs, le cimetière n’a aucun charme particulier, sinon (la région est propice au glanage des prénoms surannés), la présence discrète de Daphnis, Favilla et Zelmire.
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Son extension a été judicieusement anticipée.

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