Des allures campagnardes en bordure de la ville pour ce petit cimetière qui se visite vite mais présente un bel ensemble homogène de tombeaux anciens. La vieille grille en fer forgé, oeuvre de Zacharie Chaumusard, date des années 1840.

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La personnalité du lieu est l’écrivain Alexandre Chatrian (1826-1890), inséparable d’Emile Erckmann, avec qui il écrivit L’Ami Fritz (1864) et bien d’autres romans patriotiques et plébéiens qui leur apportèrent la fortune et la gloire. Mosellan établi au Raincy puis à Villemomble, au contraire de son compatriote Erckmann qui détestait la capitale, Chatrian était chargé de placer leurs oeuvres auprès des éditeurs (le célèbre Hetzel, en particulier) et de négocier les contrats. Ils finirent par se brouiller, Erckmann (qui mourut en dernier et repose à Lunéville) n’assistant pas même aux obsèques de son collaborateur.
Sur le monument funéraire d’Alexandre Chatrian (1ère division, allée centrale, en haut, côté gauche de l’allée principale), un livre de pierre commémorant (18 décembre 1926) le centenaire de sa naissance.

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Autres personnages notables :

Constantin Louis Detouche (+ 1889), maire de Villemomble de 1871 à 1879. Cet horloger parisien transforma la commune en profondeur, la dotant d’équipements modernes qui entraînèrent un accroissement notable de sa population. Au fronton de sa chapelle, une inscription rappelle qu’au décès de son épouse, survenu en 1888, la municipalité lui accorda cet emplacement de six places pour services rendus.

Louis-Balthazard de Girardot (décédé en 1835, à 95 ans), ancien mousquetaire du roi, maire de Villemomble durant vingt-cinq ans, propriétaire du château de Launay où il mourut. Sur son obélisque (2è division, au centre du cimetière) : Il a emporté les regrets de tous, c’est le plus bel éloge à faire de sa longue vie. Son aïeul Edmé de Girardot avait au XVIIè siècle initié la culture des pêches en espalier sur son domaine de Bagnolet.
Auprès de lui repose son gendre, Joseph-Marie Mahé de La Bourdonnais (décédé en 1840, à 61 ans), ancien capitaine de cavalerie.

On découvre aussi la stèle, ornée d’une amphore et d’un caducée, du docteur Emile Dubois, mort victime de son dévouement professionnel.

J’ai enfin relevé l’épitaphe du petit Louis Magnier décédé à Niort / pendant la guerre / le 22 janvier 1871/ âgé de 4 ans et 8 mois :

Pauvre enfant, fallait-il quand ton intelligence
Avait fait naître en nous la plus douce espérance
Que le destin cruel, jaloux de notre orgueil
T’arrache de nos bras pour te mettre au cercueil.

Ainsi que celle-ci :

Ici repose / Tante Clémentine / Regrettée de ses neveux et nièces grands et petits / 1837-1914.

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