Dans le Bessin, un village minuscule (qui a cessé d’être indépendant en 2017 pour être englouti par Formigny-la-Bataille) auquel on peut accéder en traversant Trévières, commune natale d’Octave Mirbeau (inhumé au cimetière de Passy).

Autour de l’église Saint-Pierre, quelques dizaines de tombes rassemblées sur une éminence racontent l’histoire du lieu.

On est inquiet pour certaines d’entre elles…

Pour l’instant préservé, le fameux symbole romantique des flambeaux entrecroisés, feu tourné vers le bas, image de la vie qui s’éteint :

Un homme célèbre repose ici, sous un tombeau modeste : Jean Sainteny (1907-1978), né Jean Roger (il obtint en 1949 de porter officiellement le nom de Sainteny, son patronyme dans la Résistance), qui fut une haute figure de la Seconde Guerre mondiale, joua un rôle important dans la préparation du Débarquement, devint Compagnon de la Libération puis ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre (de 1962 à 1966) avant d’achever sa carrière (de 1968 à 1977) au Conseil constitutionnel. D’abord gendre du président du Conseil Albert Sarraut (enterré à Carcassonne), il eut pour seconde épouse, l’historienne Claude Dulong (1922-2017), inhumée avec lui, auteur, entre autres, du captivant La Vie quotidienne à l’Élysée au temps de Charles de Gaulle.

 

J’ai aussi relevé cette épitaphe sur une vieille croix :

J’ai vécu dans la foi
Et la douce espérance
Que Dieu veillant sur moi
Serait ma récompense.
Du séjour passager, épouse désolée,
Tu portes ta douleur en ton âme exilée ;
Prie et console-toi, pense à mon sort radieux
Ta place est près de moi, viens me rejoindre aux cieux.