Cimetière qu’une journée de mars 1978 plaça pour fort longtemps sous les feux de l’actualité. Encore aujourd’hui, il est un des plus visités de France et je n’ai pas le souvenir de m’y être trouvé seul. Raison de cet engouement : la présence de la tombe de Claude François (1939-1978).

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À la sortie du village où l’artiste possédait sa résidence (le célébrissime moulin), le mur extérieur du cimetière ressemble à tant d’autres qu’on ne le soupçonnerait pas être le théâtre d’une telle ferveur. Lorsqu’on y pénètre, un panonceau avertit de ne rien laisser dans les véhicules car les vols y sont fréquents. Le ton est donné.

Il est des champs de repos où, cherchant une sépulture précise, faute de panneaux indicateurs on se dirige vers le fond ou côté gauche ou encore sous les arbres ou vers le calvaire en espérant que le hasard vous sera favorable. Rien de cela ici : il suffit de repérer sur la droite la statue du chanteur ou mieux, les pèlerins bien vivants groupés autour, sous la pluie comme sous un soleil écrasant, qu’il vente ou neige.

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L’usage veut qu’on demeure en retrait quelques instants afin de permettre à ceux qui vous précèdent de photographier la tombe de leur idole et d’y déposer leur offrande.

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L’artiste repose auprès de son père Aimé François (1908-1961), contrôleur du trafic maritime sur le canal de Suez et sa mère, née Lucie Mazzei, dite Chouffa (1910-1992), d’origine italienne, représentée en buste, à côté de la statue, en pied, de son fils, oeuvre d’un sculpteur italien, Franco Biasia, don d’une association belge d’admirateurs (c’est du reste de ce pays que proviennent les hommages les plus ostentatoires). Un ange blanc aux ailes déployées complète l’ensemble et veille sur des plaques où s’alignent des mots simples parmi les peluches et les fleurs trop souvent artificielles.

Sur la pierre tombale, un texte manuscrit avertit et menace (il est vrai que la sépulture fut récemment profanée). Plus de trente-cinq ans après, l’émotion et la tension demeurent palpables.

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On en oublie les autres rares curiosités de l’endroit : le monument aux morts dédié aux enfants de Dannemois, cette défunte prénommée Prospérine et une épitaphe curieusement énoncée Toi qui formais mon bonheur, repose en paix.

À trois kilomètres de Dannemois, on trouvera dans le splendide petit cimetière de Courances une solitude et un silence presque réconfortants.