Au bout d’une allée qui l’isole de la route, le cimetière communal de Saint-Bouize vaut surtout pour le petit enclos privé situé à l’entrée, côté gauche. Il est le lieu de sépulture de la famille Bachasson de Montalivet, appelée le plus souvent de Montalivet.
Y sont, entre autres, inhumés :
Jean-Pierre Bachasson de Montalivet (1766-1823). Fils d’un maréchal de camp, il rencontra très jeune Bonaparte, auquel il resta toujours dévoué, qui fit de lui son directeur général des Ponts et Chaussées puis, en 1809, son ministre de l’Intérieur. Il avait acheté en 1807 le somptueux château (XVIIè) de Lagrange, sur la commune de Saint-Bouize, devenu château de Lagrange-Montalivet. Il y mourut. La commune de Vandeys-Montalivet, dans le Médoc, désormais célèbre pour son centre naturiste, fut ainsi baptisée en son honneur.
Marthe-Charlotte Bachasson de Montalivet (1733-1824), mère du précédent.
Louise-Françoise-Adélaïde Saint-Germain de Montalivet (1769-1850), tout à la fois cousine et épouse de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet; il fut dit qu’elle pouvait être une fille naturelle de Louis XV. Son père avait refusé d’accorder sa main au jeune Napoléon Bonaparte qui en était tombé amoureux. Elle fut dame du palais des impératrices Joséphine et Marie-Louise. Femme sublime et digne du souvenir des gens de bien, elle supporta ses douleurs avec courage à cause de l’espérance qu’elle avait mise en Dieu.
Charles Victor Bachasson de Montalivet (1798-1807), fils aîné de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet. Que d’espérances détruites !
Camille Bachasson de Montalivet (1801-1880), deuxième fils de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, homme d’État, quatre fois ministre de l’Intérieur de Louis-Philippe (mais aussi son ministre de l’Instruction publique et des Cultes) dont il fut l’ami et l’exécuteur testamentaire. Parmi ses arrière-petit-fils, les frères d’Aster de la Vigerie. Quant à Valéry Giscard d’Estaing, il est un de ses arrière-arrière-petit-fils.
Simon-Pierre Bachasson de Montalivet (1799-1823), troisième fils de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, lieutenant, pair de France, décédé à Gironne, armée de Catalogne. Que d’espérances détruites !
Jules Pierre Bachasson de Montalivet (1803-1817), quatrième fils de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet. Ô mon Dieu, vous l’avez voulu, ce n’étoit pas assez d’un premier sacrifice, cet ange étoit sans doute trop parfait pour la terre.
Clémentine Bachasson de Montalivet (1806-1882), née Paillard-Ducléré, épouse de Camille Bachasson de Montalivet, belle-fille de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet.
Une des plaques porte ce texte (graphie et orthographe respectées) :
Le 29 juin 1809, Dieu a retiré à lui le souffle dont il avoit animé Marguerite Camille de Saint-Germain âgée de 75 ans. Toutes les vertus les plus aimables furent sanctifiées et perfectionnées par toutes les vertus chrétiennes. Puissent ceux qu’elle appellait ses enfans et qu’elle laisse inconsolables lui être réunis dans le séjour céleste.
Il pourrait s’agir de la tante de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet mais aussi de la tante de son épouse puisqu’ils étaient tous les deux cousins !
Aglaé Drummond de Melfort (1767-1840), née d’Oms. N’ayant quitté ses amis ni à la vie ni à la mort, elle espère les retrouver tous dans la vie éternelle.
Benjamin Maurice de Tascher (1797-1858), gendre de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, maire de Thauvenay. De nombreuses sources le font naître en 1805 mais son épitaphe porte bien la date 1797 (il semble qu’il y ait confusion avec son oncle portant les mêmes prénoms et bel et bien né en 1797).
Joséphine de Bachasson de Montalivet (1806-1852), épouse du précédent, fille de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, filleule de l’impératrice Joséphine. Elle a été un modèle parfait pendant sa vie et elle est couronnée pour jamais car elle a vaincu dans tous les combats.
Pierre Maurice de Tascher (1831-1863), maire de Thauvenay, mort dans le Caucase, fils des précédents.
Charles-Victor de Tascher (+ 1911, à 36 ans). Plaque in memoriam.
Camille Guyot de Villeneuve (1862-1939), arrière-petit-fils de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, député des Basses-Alpes de 1906 à 1910, maire de Saint-Bouize de 1898 à sa mort. S’il mourut à Paris, il était né au château de Lagrange.
Léonie Guyot de Villeneuve (1872-1952), épouse du précédent et fille de l’homme politique Jacques Piou.
Rien d’autre à signaler dans ce cimetière propre, ordonné et triste car non arboré, sinon le prénom Arthème que l’éditeur Fayard (inhumé à Paris, au cimetière de Passy) ne fut donc pas le seul à porter.