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Charmant cimetière de campagne où dorment trois écrivains de caractère.

Par ordre chronologique, Paul-Louis Courier (1772-1825), de son nom complet Courier de Méré, une des plumes les plus acides de son temps. Sans illusion sur le pouvoir et les hommes qui l’exercent, il s’opposa à Louis XVIII mais ne fut pas pour autant bonapartiste, osa se dire anticlérical en un temps de christianisme triomphant, rédigea d’admirables pamphlets que plus personne ne lit mais que La Pléiade a édités, et traversa la vie en étant davantage craint qu’aimé.
La mort de cet homme seul et sans parti fut à son image : assassiné dans ses bois de Larçay par son garde-chasse et ses domestiques (les circonstances demeurent encore aujourd’hui mystérieuses, le principal protagoniste pouvant être l’amant de sa femme; on évoque aussi l’hypothèse d’un crime politique fomenté en haut lieu, le nom de Vidocq fut cité, pour se débarrasser d’un irréductible opposant). Un monument érigé à l’endroit du drame porte ces mots : A la mémoire de Paul-Louis Courier assassiné en cet endroit le 10 avril 1825. Sa dépouille mortelle repose à Véretz mais ici sa dernière pensée a rejoint l’éternité.
De Courier, retenons la limpidité de son style, son amour et sa parfaite connaissance du grec ancien et les louanges de Stendhal qui voyait en lui l’homme le plus intelligent de France.

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À ses côtés repose son fils, Paul Étienne Courier (1820-1898), capitaine d’état-major et aide de camp du prince Napoléon. Plus loin, on note la présence de Jean Paul Courier de Méré (réapparition de la particule) (1866-1932), fils de Paul Étienne, et de Blaise Courier de Méré (1903-1927), fils de Jean Paul. Toutes les tombes de cette famille sont coiffées du même type de stèle ronde.

Eugène Bizeau (1883-1889), poète et chansonnier anarchiste à la stupéfiante longévité et qui demeura alerte bien au-delà de ses cent ans. Il avait fréquenté Bruant et fut sans nul doute le dernier ami encore vivant de Gaston Couté, mort, lui, en 1911. Ce grand pacifiste est inhumé avec son épouse, Anne, sous une statue de femme nue d’un bel effet érotique.
Il avait chanté Paul-Louis Courier, non loin de qui il repose désormais :

Salut, vieux pamphlétaire à la plume indomptée !
Vigneron dont le vin réconforte l’esprit…
Salut Courier ! salut à la libre pensée
Qui répand sa lumière en tes meilleurs écrits !
Pour tes pamphlets, piquants, comme des coups d’épée,
On t’a couvert, jadis, de fange et de mépris ;
Et l’on t’a fait rejoindre, en leur tour désolée,
Ceux qu’on jette en prison pour étouffer leurs cris…
Mais le soleil des temps nouveaux, qui nous éclaire,
Fera germer le grain du bon sens populaire
Qui fustige avec toi les horreurs du passé ;
Fiers de ton idéal, qu’un noble amour féconde,
Libres et fraternels aux quatre coins du monde,
Les peuples dans la paix pourront un jour danser…
Comme « les villageois de Véretz et d’Azay » !

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A. D. G. (Alain Fournier) (1947-2004), journaliste d’extrême-droite et auteur de romans policiers, entre autres pour la célèbre Série noire. Évoquant sa future dernière demeure, près de Courier et Bizeau, il aimait dire : Ça fera trois écrivains pour le prix d’un !

À remarquer aussi :
– la tombe de Georges Renoul (1920-1956), héros de Dien-Bien-Phu, mort pour la France.
– la stèle en forme de maisonnette et ornée d’une truelle de Lucien Durand, Fondateur de l’Habitat familial.
– une épitaphe : La Vie est une flamme / Qui est énergie et lumière / Elle est Amour infini / La Vie est donc éternelle.

Enfin, deux prénoms rares avant de refermer le portail : Zéphérine (et non Zéphyrine) et, attendu dans cette commune si marquée par la littérature, Voltaire.

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