La commune eut longtemps (1951-1977) pour maire un personnage exceptionnel inhumé au fond du cimetière (un quadrilatère banal mais très bien entretenu en bordure de la forêt solognote) sous une dalle sobre : Jean Prouvost (1885-1978).

Le cimetière d Yvoy-le-Marron

Ce Nordiste fit d’abord fortune dans l’industrie textile en créant La Lainière de Roubaix avant de s’imposer comme un des plus grands patrons de presse du XXè siècle. En témoigna le succès de Paris-Soir où dans les années 30 se côtoyaient les signatures de Jean Cocteau, Colette, Saint-Exupéry ou Georges Simenon. Egalement dans son empire Marie-Claire et Match, ancêtre de Paris-Match (ainsi baptisé parce que Prouvost affirmait que la vie était un combat permanent).
Frappé d’indignité nationale à la Libération (il avait ministre de l’Information en juin 1940 puis Haut commissaire à l’information du 19 juin au 10 juillet 1940) mais bénéficiant d’un non-lieu devant la Haute-Cour en 1947, il redevint le magnat qu’il avait été avant-guerre, propriétaire du Figaro (qu’il revendit peu de temps avant sa mort à Robert Hersant) et de Télé 7 Jours.
Veuf de Germaine (1886-1973), la mère de leur fils Jacques (1906-1960), qui reposent à l’entrée du cimetière sous un monument portant l’inscription « Famille Jean Prouvost », il s’était remarié (à près de 90 ans) avec Elisabeth Danet, sa compagne de longue date (1909-1977) qui lui succéda brièvement comme maire d’Yvoy-le-Marron mais mourut avant lui. C’est auprès d’elle qu’il repose. J’ai noté lors de ma dernière visite (la précédente datait de plus de dix ans) que leurs noms commencent déjà à s’effacer.

 

Juste derrière le monument « Famille Jean Prouvost » mais collée à lui, pierre tombale du banquier Louis de Kermaingant (1879-1966), figure du Tout-Paris.

Enfin, j’ajouterai la stèle de l’architecte Jacques Droz (1882-1955), qu’on ne doit pas confondre avec son homonyme historien, à qui les habitants de Vincennes doivent leur église Saint-Louis.