Le cimetière nouveau de Wissous (un cimetière ancien, plutôt exigu, se cache derrière la mairie), propre et ordonné mais trop récent pour nous enthousiasmer, se singularise d’abord par son emplacement : à quelques mètres seulement d’une piste d’envol de l’aéroport d’Orly ! Un décollage toutes les trois minutes…
De quoi se prendre pour Gilbert Bécaud qui donna, on le sait, ses plus belles lettres de noblesse à l’endroit.

Ce cadre étonnant est le lieu de repos de deux personnalités ô combien différentes, l’une très populaire en son temps, l’autre ayant servi l’État dans l’ombre, mais toutes deux inhumées dans la 6è division.
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D’abord, le champion cycliste Jean ROBIC (1921-1980) qui devint l’idole de tout un pays en remportant le premier Tour de France de l’après-guerre (succès inattendu puisque forgé dans l’ultime étape, précisément dans la côte de Bonsecours, à la sortie de Rouen, au sommet de laquelle se trouve un fort beau cimetière dont je vous entretiendrai prochainement). Professionnel jusqu’en 1961, il remporta également en 1950 le premier championnat du monde de cyclo-cross, et termina aussi 4è de la Grande Boucle en 1949 et 5è en 1952.
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Connu pour son physique chétif, son visage ingrat, son mauvais caractère, ses nombreuses chutes et son casque de protection (on le surnommait le « Nain jaune », « Trompe-la-mort » ou encore « Tête-de-cuir »), ce Breton né dans les Ardennes fut durant quinze ans une des figures les plus célèbres des pelotons.
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Il mourut accidentellement à cinquante-neuf ans dans des circonstances dont les articles de presse ne nous épargnèrent aucun détail.

 

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Sur sa pierre tombale, une plaque le montre souriant (et casqué !) et rappelle son attachement à la commune.

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L’autre résident illustre, dans un tout autre registre, est le contre-amiral Henri TÉTREL (1910-2001).
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Résistant, il avait été nommé en 1954 Secrétaire général militaire de la présidence de la République auprès de René Coty avant de commander le croiseur De Grasse en 1958 puis de devenir en 1962 directeur adjoint de la division renseignement de l’État-major général et d’accéder enfin au grade de contre-amiral.
Avec lui sont inhumés son épouse, Marie-Yvonne (1913-2004), arrière-petite-fille d’Ernest Mouchez, contre-amiral, astronome et hydrographe dont une rue importante du XIIIè arrondissement perpétue le nom à Paris (mais qui lui repose à Chatou) ainsi que le diplomate Albert MILLOT (1889-1938).

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Avant de partir, on pourra aussi saluer Paul PURREY (1878-1950) qui fut maire de Wissous de 1944 à 1947.

Guère d’épitaphes (hormis le classique Ils ne sont pas perdus, ils nous ont devancés) à glaner dans ce lieu parfaitement entretenu, où l’on finit par s’habituer même au bruit des avions et où les terrains disponibles demeurent abordables puisque chacun sait depuis Bourvil que Wissous, c’est pas cher.