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Un cimetière était aménagé sous l’Ancien Régime autour de l’église Sainte-Anne-des-Rochers de Trégastel. Pour pallier le manque de place, un ossuaire fut construit au XVIIè siècle contre l’édifice.

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Lorsque cet ossuaire était plein, les ossements étaient conduits vers leur ultime destination, une fosse commune, lors d’une cérémonie baptisée les « secondes funérailles ». Ce rituel se déroulait au moment de la Toussaint et du Jour des morts.

Aujourd’hui, le lieu, admirablement entretenu et mis en valeur, n’est plus affecté aux inhumations (le cimetière fut transféré non loin en 1947) .

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Ne subsistent, outre le calvaire édifié par l’abbé Bouget qui fut curé de Trégastel de 1866 à 1877, que deux sépultures, serrées l’une contre l’autre, dans l’un des angles :

– celle de Charles Le Goffic (1863-1932), poète, romancier et critique littéraire qui naquit à Lannion, vécut à Trégastel et célébra toujours sa région. Membre de l’Académie française, il regretta d’ailleurs dans son discours de réception que ni Auguste Brizeux (inhumé à Lorient) ni Anatole Le Braz (enterré à Tréguier, au Bois du Poète) ne l’eussent devancé.
Professeur de littérature, proche de Maurice Barrès et de Charles Maurras, il fut aussi président de la Société des gens de lettres.
Il fut rejoint dans la tombe, en 1944, par son épouse Julie; leur fille, Hervine, morte accidentellement à dix-sept ans, les y avait précédés. Sur la stèle, un médaillon représente la jeune fille, de profil; il est signé Antoine Bourdelle.

Ce fort bel endroit avait inspiré à Charles Le Goffic les vers suivants :

Sous les violiers, dans le chemin chaste,
Voici l’enclos cher, l’enclos familier,
L’humble cimetière aux tombes sans faste,
Avec son mur bas et son échalier.
Aux rythmes du flux, au chant de la houle,
C’est ici, mon cœur, que tu dormiras.

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– celle de l’abbé Laurent Prigent (+ 1937) qui fut recteur de Saint-Éloi.

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Ne pas repartir sans visiter, bien sûr, l’actuel cimetière de Trégastel, tout proche.