Il y a vingt ans, le 20 janvier 2003, mourait subitement, victime d’un infarctus durant son sommeil, la chanteuse Édith Lefel.
Guyano-martiniquaise, elle était devenue dès les années 80 une célèbre voix du zouk et une choriste réputée, travaillant avec le groupe Malavoi puis menant une carrière en solo concrétisée par plusieurs albums.
Parmi eux, « Édith Lefel chante Édith Piaf » (voici sa version de Non, je ne regrette rien) où elle célébrait l’artiste, décédée un mois avant sa naissance, dont elle portait le prénom.
Le décès, à trente-neuf ans, de celle qu’on avait surnommée la « Petite Fée » fut ressenti aux Antilles comme un deuil public ; le chanteur Philippe Lavil, d’origine béké, avait témoigné qu’à Fort-de-France, les gens pleuraient dans la rue. Présent quelques jours plus tard à ses obsèques, célébrées au Père-Lachaise, je me souviens, ce samedi après-midi de janvier, d’une foule comme la nécropole en accueille rarement.
Les deux Édith reposent désormais dans la partie haute du cimetière, Piaf dans la 97è division, Édith Lefel dans la 45è, en bordure de l’avenue Transversale n°1. Si la première demeure, bien sûr, davantage visitée, la seconde n’est pas en reste, fleurie par ceux qui la connaissent, admirée par ceux qui la découvrent (sur sa stèle, son portrait se repère de loin), à mi-chemin entre les ultimes demeures de Gilbert Bécaud et Michel Delpech.