Halte aujourd’hui au cimetière marin de Saint-Tropez (Var), magnifique reposoir au bord des flots.

Non pour y évoquer les ombres de toutes les célébrités qui y dorment mais juste s’attarder sur deux d’entre elles que beaucoup rapproche : Roger VADIM (1928-2000) et Eddie BARCLAY (1921-2005).

 

Inhumés non loin l’un de l’autre,  le réalisateur et l’éditeur de musique n’avaient pas qu’en partage d’être nés un 26 janvier et de porter un pseudonyme mais aussi, et surtout ?, d’être philogames.

Treize mariages à eux deux (!), ce qui finit par dénoter dans leurs caractères une forme de constance.

Le premier, riche de seulement cinq unions (mais avec, excusez du peu, dans l’ordre, Brigitte Bardot, Annette Stroyberg, Jane Fonda, Catherine Schneider et Marie-Christine Barrault), certes entrecoupés de concubinages notoires avec Catherine Deneuve ou Ann Biderman, doit s’incliner devant le second que ses huit épousailles (avec, qu’on nous pardonne de ne citer ici que les prénoms des intéressées, Michelle, Nicole, Marie-Christine, Béatrice, Michelle, Danièle, Cathy et Caroline) rendent en cette matière indétrônable.

 

Si le tombeau de Roger Vadim, de son nom de naissance Roger Vadim Plémiannikov, fait montre d’une grande sobriété, celui d’Eddie Barclay, né Edouard Ruault, se révèle d’un kitsch confinant au réjouissant sous la forme d’une sculpture assemblant plusieurs disques vinyls porteurs du nom des artistes qu’il avait produits.

Tout près de lui, mais le plus tard possible, viendra s’allonger un de ses amis presque pareillement prénommé, Eddy Mitchell, qui ne cache pas sa satisfaction d’avoir obtenu in extremis l’ultime lopin disponible à l’air libre (l’extension du cimetière manque cruellement de charme car souterraine et creusée dans la roche).

Il me souvient qu’à l’occasion du septième ou huitième mariage d’Eddie Barclay, un de ses amis l’avait prié d’excuser son absence sous la forme de ce télégramme : « Présence impossible – stop – Félicitations – stop – Serai là pour le prochain. »