Un souvenir personnel, d’abord. Le 11 juillet 1982, il y a pile trente ans, un dimanche, l’Italie et l’Allemagne s’affrontaient en finale de la Coupe du monde. Le principe s’est encore vérifié il y a deux semaines : dans ce genre d’opposition, l’Italie gagne toujours. Or, de ces moments d’intense émotion restent toujours une ou deux images dans la conscience collective : ce soir-là, outre la course folle de Marco Tardelli célébrant le but le plus important de toute sa carrière et qui donnait à voir ce que les analystes du geste sportif ont baptisé « l’orgasme du buteur », la joie spontanée et enfantine du vieux et sympathique président italien Sandro Pertini, dans la tribune d’honneur (c’était une soirée de doyens puisque lui venait de fêter ses 87 ans et que le capitaine transalpin, Dino Zoff, était déjà quadragénaire). Sandro Pertini qui déclarait aux journalistes être candidat à un voyage dans l’espace ! Il s’éteignit à 94 ans en son domicile du centre de Rome mais c’est son village ligure de Stella San Giovanni, sa terre natale, qui conserve sa dépouille (pour les spécialistes, un peu plus au nord, dans le village piémontais de Morsasco, sépulture d’un protagoniste de cette finale, Gaetano Scirea, très grand défenseur central).

Dans un tout autre registre, je retrouve ce qu’écrivait Marc-Edouard Nabe, jamais avare d’un enthousiasme, à la date du 11 juillet 1990 (Kamikaze, Journal intime 4, Le Rocher, 2000) :
144è anniversaire de Bloy. Je l’aime toujours plus. C’est mon maître. Comment peut-on vivre sans lire Bloy ?
Léon Bloy (inhumé à Bourg-la-Reine), voilà un auteur dont on devrait se dire à la veille des vacances : depuis le temps que j’en entends parler, je vais me rattraper d’être toujours passé à côté de lui et profiter de mon temps libre pour découvrir son oeuvre.
Mais ce voeu s’avère au moins aussi pieux que l’était l’auteur du Pèlerin de l’absolu

Related articles