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Saison idoine pour aller visiter au Père-Lachaise le poète et chansonnier anarchiste Charles d’Avray (1878-1960) que celle des feuilles mortes jonchant le sol. Avant qu’on ne les ramasse et que ne reviennent les premiers bourgeons, lisons encore son épitaphe, poème qui tranche avec le ton virulent qu’il emploie le plus souvent pour fustiger l’État, l’Église ou la morale.

LES FEUILLES

Puis raide ! Il tombe sur les feuilles
Et les feuilles tombent au vent
Légères et d’or comme avant :
C’est dans ce suaire mouvant
Que la nature l’encercueille !

Donc : que tu sois tête à l’évent
Petit, grand, ignare ou savant !
Autant en emporte le vent :
L’homme tombe comme les feuilles.

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Charles d’Avray, qui avait connu Gaston Couté et Bruant, fut un des ultimes survivants du Montmartre des chansonniers. On poussait encore la gouaillante dans son cabaret (Chez l’vieux !) dans les années 50. Le buste qui orna longtemps sa sépulture a aujourd’hui disparu.

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