Le 13 août 1826, au terme d’une vie de quarante-cinq ans marquée par l’étude et la piété, s’éteignait de la tuberculose, au manoir de Kerlouarnec, René Laënnec, inventeur du stéthoscope.

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Né le 17 février 1781, orphelin de mère à six ans, confié par son père à un oncle médecin, il découvrit sa vocation et devint officier-médecin dans l’armée de Brune en lutte contre les chouans.

Disciple de Corvisart, collaborateur de Bayle, contemporain de Bichat et Dupuytren (auquel il ne tarda pas à s’opposer), auteur d’une thèse « Propositions sur la doctrine d’Hippocrate relativement à la médecine pratique », rédigeant par discrétion ses notes en latin, médecin de Chateaubriand mais aussi du cardinal Fesch, de Lamennais, de Madame de Staël, il créa, selon la tradition le 17 février 1816, jour de ses trente-cinq ans, le stéthoscope, d’abord sous la forme d’une liasse de papiers roulés.

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Invention qui ne fut reconnue que bien après sa mort :
C’est le lot de presque tous les novateurs d’être combattus et bafoués par la jalousie, la sottise et l’incompréhension, mais ce fut, tout particulièrement, le cas de ceux qui apportèrent quelque chose de nouveau dans le domaine médical. Le père de l’auscultation, René Laënnec, aujourd’hui réhabilité, connut l’hostilité de ses bons confrères, et spécialement du professeur Broussais. Ce qui rappelle la définition de la confraternité par Me Barboux : « Cette haine vigilante » ! Elle fut sans pitié pour Laënnec. Bien que devenu membre de l’Académie de Médecine, il ne devait être « réhabilité » qu’après sa mort et à l’occasion du centenaire de sa naissance. Le mérite en revient au professeur Sergent, qui sut trouver les mots qui convenaient pour rendre au père du « Traité de l’auscultation médiate » l’hommage qu’il méritait. C’est, en effet, à Laënnec, né à Quimper en 1781 et mort en 1826, qu’on doit l’invention du stéthoscope dont il révéla, dès 1815, l’existence en communiquant à ses élèves les premiers résultats obtenus par l’application de l’acoustique à la connaissance des maladies de poitrine. La conspiration du silence se fit contre sa découverte qui a été, depuis, adoptée par les cliniciens du monde entier. (René Le Gentil, Ce que le monde nous doit, Inventions et découvertes françaises, Ventadour, 1957).

À Douarnenez (Finistère), au cimetière de Ploaré (moins beau que l’extraordinaire cimetière de Tréboul dominant la mer, mais plus riche en célébrités), le tombeau du docteur Laënnec bannit toute ostentation.

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Depuis quelques années, une petite plaque le signale à l’attention.

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