Rien n’arrête la poésie et sûrement pas les murs des nécropoles. Ils sont tous là, les romantiques en tête, Hugo, Musset, Lamartine, Vigny…, chantant encore dans les allées des cimetières, sur des tombes d’inconnus qui ne furent pas même illustres, si nous savons y prêter attention. Après cette génération bénie, Baudelaire, Rimbaud et Verlaine ont pris le relais et transmis le témoin aux Apollinaire, Eluard et autres René Char. Tant de défunts les ont chargés de leur dernier message, ici une simple phrase, là plusieurs strophes, à nous adressé, lettre à la fois intime et universelle qu’il faut prendre le temps de lire et de relire.

À Boulogne Billancourt

À Boulogne Billancourt

Pendant combien d’années déchiffrera-t-on ces quatre vers, ici légèrement retouchés et enrichis d’une dédicace parlant du mois de septembre, qui concluent le fameux sonnet La Mort des amants extrait des Fleurs du mal ?
Ne jamais oublier que le général Aupick, beau-père honni du poète (ils reposent pourtant dans la même tombe du cimetière Montparnasse !), mourut quelques semaines avant la parution du recueil qui, dans tous les cas, l’aurait achevé.

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