Vingt ans que nous apprenions la mort de Michel Berger, survenue à Ramatuelle des suites d’un malaise cardiaque après une partie de tennis.

Quelques jours plus tard, le chanteur et musicien rejoignait au cimetière Montmartre son père, le néphrologue et académicien Jean Hamburger, décédé trois mois avant lui. Plus tard, sa dépouille était transférée dans une tombe individuelle, située en bordure de la même allée, derrière un arbre. Combien sommes-nous à être ainsi passés, durant tant d’années, devant cette sépulture orpheline de tout monument mais garnie de plantes et de fleurs où sa fille Pauline (1978-1997), au visage si lumineux mais qui passa comme un météore, avait aussi été conduite ? Il y avait là les admirateurs venus tout exprès, le public plus large dont il avait accompagné une partie de la vie, les curieux et ceux que le hasard de leur déambulation avait menés jusque-là. Parmi les sépulcres orgueilleux de cette zone du cimetière, cette absence minérale semblait aux yeux de certains une incongruité tandis que d’autres y voyaient le reflet de la discrétion de l’artiste.

Eh bien (messieurs, qu’on se le dise…), ce temps est révolu. Depuis quelques jours, un étrange édicule tout en transparence ponctue le dernier refuge de Michel Berger et de sa fille. En m’y rendant l’autre jour, j’ai recueilli malgré moi les confidences faites à voix haute des promeneurs et des habitués, supputant le prochain ajout d’un buste ou, qui sait, d’une statue. Sur ce dernier point, je ne possède pas d’information et n’en cherche pas. Sous ce kiosque aux lignes futuristes ou sous une simple dalle de dépose, qu’importe. Ceux qui ont traversé les années 70 et 80 pourront mourir centenaires qu’ils n’auront pas oublié ses notes, mélodies et refrains. Manière de rappeler, chose sue depuis le cantique de David, que les mots « Berger » et « Eternel » vont très bien ensemble.

Tombe de Michel Berger cimetière Montmartre 2012

Dernière chose : Jean Brousse, que j’ai toujours plaisir à rencontrer et qui est le plus délicieux des compagnons (un repas avec lui est un enchantement tant il sait choisir ses mets et ses mots), fut un des plus proches amis de Michel Berger (lire de France Gall et Jean Brousse, Michel Berger, Si le bonheur existe, le cherche-midi éditeur, 2002). Pour ce triste vingtième anniversaire, il a confié ses souvenirs :
http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/2012/08/02/20-ans-apres-la-mort-de-michel-berger-les-souvenirs-de-jean-brousse-son-ami-correzien-1235276.html

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