Cette photographie, prise le jour du 35è anniversaire de sa mort, est éloquente.
Le militant gauchiste Pierre Goldman (1944-1979), qui repose au Père-Lachaise, ne dérange plus grand-monde. En voie d’oubli, le meurtre des deux pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir dont il avait été accusé, ses deux procès lui valant d’abord la réclusion perpétuelle puis l’acquittement au bénéfice du doute, son itinéraire de guérillero au Venezuela, sa carrière de journaliste et d’écrivain, ses contacts troubles, sa part d’ombre, son assassinat devant la maternité où sa femme allait accoucher de leur premier enfant, tout cela ne forme plus que des souvenirs obscurs qui, bientôt, appartiendront à une autre époque.
Le 27 septembre 1979, ils étaient pourtant plus de quinze mille à l’accompagner au son de la salsa et des bongos dans une atmosphère qui annonçait la fin des années 70 dont c’était aussi un peu l’enterrement. Sartre. déjà très malade, y fut victime d’un malaise tant la foule était pressante.
Aujourd’hui règne un calme absolu autour de la dalle jadis blanche où le nom de Goldman est de moins en moins visible. Cette fureur dont il était animé est morte aussi.

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