Décédé le 21 mars 2024, Frédéric Mitterrand aurait eu 78 ans ce 21 août.
Bornes calendaires d’une vie pour le moins vibrionnante qui mena ce neveu d’un président de la République (mais aussi petit-neveu par alliance du fondateur de la Cagoule), à la voix au moins aussi célèbre que son nom, des ors de la Villa Médicis (directeur de l’Académie de France à Rome de 2008 à 2009) à ceux de la rue de Valois (ministre de la Culture et de la Communication de 2009 à 2012), de la programmation et la réalisation cinématographiques (Lettres d’amour en Somalie, en 1982, mais aussi des documentaires sur Christian Dior ou Donald Trump ainsi qu’une adaptation de Madame Butterfly en 1995) aux plateaux de télévision (l’épatant Du côté de chez Fred, de 1988 à 1991, l’après-midi sur Antenne 2, Les Aigles foudroyés où s’exprimait sa fascination pour les dynasties européennes et les têtes couronnées), des studios de radio aux tréteaux des saltimbanques. Ajoutons une vingtaine de livres dont émerge La Mauvaise Vie (Robert Laffont, 2005) qui valut à son auteur un immense succès de librairie, le prix de la Coupole et le déclenchement de vives polémiques pour y avoir relaté sa pratique du tourisme sexuel en Asie avec de jeunes garçons.
Frédéric Mitterrand succomba à un cancer du poumon qu’il avait rendu public en 2023 et fut crématisé à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Si la destination finale de ses cendres n’a pas été révélée, en revanche, un cénotaphe lui est dédié au cœur du minuscule et si touchant cimetière chrétien de Hammamet (Tunisie), situé à quelques mètres seulement de sa maison (son refuge et repaire d’écriture), et que je vous présenterai en détail dans un futur article. Le monument est une colonne tronquée sur laquelle est gravée l’épitaphe suivante, titre d’un livre qu’il avait publié en 2016 : Mes regrets sont des remords.