Sacrée diagonale que celle qui relie sa maison natale à sa tombe.
L’écrivain Paul-Jacques Bonzon, natif de la Manche, repose au cimetière de Valence, dans la Drôme. L’instituteur normand s’était établi dans cette région, celle de sa femme, en 1935.
Auteur dit « pour la jeunesse », c’est à l’âge de la retraite, avec déjà bien des titres à son actif, qu’il commença de publier les différents volumes de sa série à succès, Les Six Compagnons (à sa mort la relève fut assurée par Olivier Séchan, père du chanteur Renaud), qu’on ne saurait confondre avec le Club des Cinq et le Clan des Sept de la britannique Enid Blyton.
Sans atteindre aux tirages stratosphériques de cette dernière, Paul-Jacques Bonzon demeure un des grands noms de la Bibliothèque verte, créateur également de la Famille H.L.M. ou du petit chat Diabolo.
Sa sépulture reflète l’homme discret qu’il était. Située à l’écart de l’allée d’honneur aux chapelles imposantes, elle porte sa seule identité sans mentionner sa qualité de romancier ni ses succès de librairie.
Il m’a paru important d’évoquer ce pédagogue qui craignait voir la lecture concurrencée par toutes sortes d’autres sollicitations, le jour où la télévision nous a rappelé (Journal de 20 heures, France 2) que la jeune génération, les garçons surtout, aimait de moins en moins les livres.