France 2 propose ce soir à ses téléspectateurs d’élire leur village français préféré. Vingt-deux communes en lice et autant de cadres d’exception à découvrir. Ira-t-on jusqu’à nous vanter leurs cimetières, souvent peuplés de grands artistes qui n’avaient pas choisi par hasard le lieu de leur ultime repos ?
Ici la corrézienne Collonges-la-Rouge où Maurice Biraud, l’inoubliable Bibi de la radio, se fait discret.
Là, Vézelay (Yonne) où se pressent les écrivains : Georges Bataille, Maurice Clavel, Max-Pol Fouchet, Jules Roy mais aussi Rosalie Vetch qui fut la grande passion amoureuse de Paul Claudel.
En passant par la Champagne, une halte à Essoyes (Aube) où toute la famille Renoir est rassemblée : Auguste (le peintre), le père, Pierre (le comédien), Jean (le réalisateur) et Claude (le céramiste), ses trois fils, et même Claude (fils de Pierre) qui fut directeur de la photographie.
Le voyage passe aussi en Normandie où, en surplomb de l’abbaye du Bec-Hellouin, le cimetière communal, gentiment adossé à la forêt, ressuscite le médecin Alexandre Minkowski.
Il se poursuit vers le midi et ne saurait contourner les Baux-de-Provence où les morts tiennent à leur tranquillité (sur place, on tenta un jour de m’expliquer que le cimetière du village n’était visitable qu’en passant par le musée dont il fallait d’abord s’acquitter du droit d’entrée ! Tout s’arrangea par miracle quand j’expliquai que mes lecteurs seraient très étonnés d’apprendre cette restriction du droit d’accès à un lieu sensé être public. Du prestige de la chose publiée…). André Suarès vaudrait à lui seul l’excursion mais le charme de ce champ de repos qui ressemble à une terrasse ombragée a également séduit le peintre Yves Brayer, le Compagnon de la chanson Jean Broussolle, le graveur espagnol Louis Jou et, bien sûr, l’ancien maire de la commune, l’extraordinaire Raymond Thuillier qui créa l’Oustau de Baumanière.
Maintenant, cette question : les morts ont-ils droit de cité à une heure de grande écoute ?